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Comment ouvrir un food truck sans apport ?

Food truck sert des clients

Les food trucks sont des commerces attrayants pour bon nombre d'entrepreneurs, et pour cause. Ils offrent une grande liberté de gestion, peuvent s'adapter facilement à un changement de contexte et entraînent bien moins de dépenses au quotidien. Ils nécessitent également un investissement de départ moins important que les commerces classiques. Malgré tout, les entrepreneurs souhaitant se lancer dans l'aventure doivent le plus souvent faire appel à un crédit professionnel. Les investisseurs demandent alors un apport personnel non négligeable et que tout le monde n'a pas à disposition.

Ouvrir un food truck sans apport, est-ce possible ? La réponse est oui ! Retrouvez les solutions dans cet article.

Quel budget pour ouvrir un food truck ?

Le prix du véhicule neuf ou d'occasion

Le prix d'achat d'un véhicule pour food truck dépend d'un grand nombre de facteurs : s'il est neuf ou d'occasion, s'il s'agit d'un camion, d'une camionnette ou d'une remorque, la taille du véhicule, l'importance des travaux d'aménagement intérieur nécessaires, les équipements ainsi que le matériel de cuisine et de stockage à intégrer, ou encore les travaux d'aménagement de l'extérieur (peinture, apposition du logo, etc.). Le montant total lié au véhicule peut ainsi s'élever de 10 000 à 100 000 euros.

Les frais annexes (emplacements de marché, frais de création d'entreprise, etc.)

Le budget total d'un projet de création de food truck inclut également :

  • Le coût des premiers stocks
  • Le coût de la carte de commerçant ambulant
  • Les frais de communication
  • Le coût des premiers pleins d'essence
  • Les redevances pour les emplacements sur marché ou pour le permis de stationnement sur les bords de route
  • Les frais d'assurance
  • Les frais de création d'entreprise

Comment rechercher des financements ?

La rédaction du business plan

Le business plan est un document incontournable à toute création d'entreprise. Il a 2 grands objectifs :

  • Structurer le projet, déterminer les stratégies à court, moyen et long terme et définir une ligne de conduite pour l'entrepreneur
  • Rechercher des financements et présenter le projet auprès des investisseurs potentiels

Le business plan doit être rédigé en termes clairs et concis et contenir diverses informations incontournables, que l'entrepreneur peut agencer et présenter à sa guise. D'une façon générale, le business plan doit mentionner :

  • L'executive summary, qui résume le projet dans son ensemble et doit retenir l'attention des lecteurs.
  • La présentation de l'entreprise, qui comprend le nom du commerce, son activité principale, ses éventuelles activités secondaires, les implantations géographiques envisagées, le choix du statut juridique ainsi que les valeurs, l'histoire et les objectifs à long terme de l'entreprise.
  • L'équipe dirigeante, c'est-à-dire les associés. Dans le cas d'un food truck, l'entrepreneur est le plus souvent le seul associé. Il devra alors mettre en avant son expérience, ses compétences culinaires, en gestion des stocks et en gestion d'entreprise, ses savoir-faire spécifiques qui pourront faire une différence pour le commerce, etc. S'il travaille avec un associé, il devra mettre en valeur leur complémentarité et leur cohésion d'équipe.
  • Le food truck, c'est-à-dire le véhicule (camion, camionnette ou remorque) qui servira de local de fabrication et de vente et qui permettra au commerce d'exercer une activité itinérante. L'entrepreneur devra présenter les caractéristiques globales du véhicule, les équipements à disposition, la fonctionnalité de l'aménagement intérieur, les attraits de l'aménagement extérieur pour les clients, ainsi que la consommation en essence du véhicule, ses raccords énergétiques, etc.
  • Les produits vendus et les services proposés, et en quoi ils permettront à l'entreprise d'avoir un succès pérenne (produits classiques mais de qualité, produits originaux qui permettront au food truck de se démarquer de la concurrence, produits que l'on peut cuisiner rapidement, etc.).
  • Le marché des food trucks, le contexte national, le contexte local, la concurrence, les réseaux de fournisseurs, le type de clientèle, etc. Cette partie reprend les résultats de l'étude de marché que l'entrepreneur aura menée au préalable, et prouve aux potentiels investisseurs qu'il existe bien une place sur le marché pour le concept de food truck envisagé.
  • Éventuellement le personnel et son utilité, si l'entrepreneur compte embaucher un salarié dès la création de l'entreprise. 
  • Les données financières, partie la plus importante aux yeux des banques puisqu'elle leur permettra de déterminer si le food truck est une entreprise viable sur le long terme et si ce projet pourra s'avérer rentable pour elles. Les données financières présentent en détail les coûts de démarrage du food truck, le chiffre d'affaires envisagé, le seuil de rentabilité de l'entreprise, le plan de remboursement du crédit, le prévisionnel financier, les besoins en fonds de roulement, etc. Les données doivent être correctes et ne surtout pas avoir été exagérées. L'entrepreneur doit avoir également inclus dans ces calculs une marge en cas d'imprévus divers. Cela permet de prouver aux investisseurs qu'il a anticipé les éventuels problèmes et qu'il est capable de gérer un food truck sur le long terme et de trouver rapidement des solutions en cas d'incident (panne d'équipement, météo inhabituelle pour la saison, etc.).

La recherche d'investisseurs et la constitution d'un apport personnel

Une fois le business plan rédigé, l'entrepreneur pourra rechercher des investisseurs. Il peut s'agir d'établissements publics ou privés ou encore de particuliers. On parle dans ce dernier cas de business angels.

La plupart du temps, les crédits professionnels sont accordés par des banques. Ces dernières demandent cependant un apport personnel de 20 à 30 % du montant total du budget. Cet apport permet en effet de répartir les risques et de s'assurer que les banques ne seront pas les seules à perdre de l'argent en cas de faillite, et donc de responsabiliser l'entrepreneur. 

Il est quasiment impossible d'obtenir un crédit professionnel de la part des banques et autres investisseurs sans apport personnel. L'entrepreneur sans patrimoine et épargne a cependant plusieurs possibilités pour constituer cet apport :

  • Il peut faire appel au love money, c'est-à-dire à des donations ou prêts (avec ou sans intérêts) de la part de son entourage.
  • Il peut faire appel au crowdfunding, une solution de financement participatif qui implique des investissements faibles mais très nombreux de la part de particuliers, en échange de contreparties diverses (un plat gratuit par semaine, un dessert gratuit à chaque visite du client, etc.). Il est également possible de proposer comme contrepartie une prise de participation dans l'entreprise. Les investisseurs deviennent alors des actionnaires.
  • Il peut faire appel à des dispositifs d'aide publique tels que le prêt d'honneur ou la garantie égalité femmes.

Quelles sont les aides pour ouvrir un food truck (subventions, prêts de l'État, etc.) ?

L'État a mis en place un certain nombre d'aides afin de faciliter et d'encourager la création d'entreprise en France. On peut ainsi citer :

  • Le prêt d'honneur - Il s'agit d'un prêt sans intérêts (ou prêt à taux zéro) et sans garantie délivré par Initiative France et Réseau Entreprendre, dans l'objectif d'aider les entrepreneurs à créer ou reprendre une entreprise, ou à développer les activités d'une entreprise déjà existante. Le montant du prêt peut varier de 2 000 à 50 000 euros selon les projets.
  • La garantie égalité femmes - Cette garantie réservée aux femmes permet de couvrir jusqu'à 80 % d'un crédit bancaire, dans la limite de 50 000 euros. Ce crédit professionnel doit servir à financer la création ou le développement d'une entreprise.
  • Le nouvel accompagnement pour la création ou la reprise d'entreprise (Nacre) - Il s'agit d'une aide au montage d'un projet de création ou de reprise d'entreprise, dont peuvent bénéficier les demandeurs d'emploi indemnisés ou non indemnisés, les jeunes de 18 à 25 ans, les bénéficiaires du RSA ou encore les personnes handicapées de 18 à 29 ans. Le Nacre propose ainsi un accompagnement personnalisé afin d'affiner son projet d'entreprise, d'élaborer son plan de financement, de soutenir les recherches de financement auprès des banques et d'aider au démarrage de l'activité de l'entreprise.
  • L'aide à la création ou à la reprise d'une entreprise (Acre) - Elle permet de bénéficier d'une exonération des charges sociales, partielles ou totales selon le chiffre d'affaires du commerce, son statut juridique et sa date de création.
  • L'aide à la reprise ou à la création d'entreprise (Arce) - Les demandeurs d'emploi indemnisés et bénéficiaires de l'Acre peuvent également profiter de l'Arce, c'est-à-dire du versement de 45 % des droits à l'allocation au chômage qui leur restent, et ce sous forme de capital.
  • Le contrat d'appui au projet d'entreprise (Cape) - Il s'agit d'un contrat proposé par une entreprise ou une association à un entrepreneur afin de l'aider à créer ou reprendre une entreprise. L'entité peut ainsi offrir un accompagnement administratif, des moyens financiers ou des moyens matériels. En contrepartie, l'entrepreneur doit suivre un programme de préparation à la création ou à la reprise et à la gestion d'une entreprise.
  • Les subventions régionales, qui varient selon la région.

Est-ce qu’un food truck est rentable et combien rapporte-t-il ?

Même si un food truck nécessite moins d'investissement financier et entraîne moins de dépenses au quotidien qu'un commerce classique, ce projet entrepreneurial présente malgré tout des risques, comme lors de toute création d'entreprise. Ainsi, de nombreux entrepreneurs ouvrant un commerce ambulant se voient contraints de fermer leur entreprise moins d'un an après leur création. 

Un food truck reste cependant un projet rentable, et ce suffisamment pour se dégager un salaire régulier et décent. Il doit pour cela avoir été soigneusement préparé avant son lancement, et l'entrepreneur doit avoir mis en place une stratégie marketing efficace à la fois sur le court, le moyen et le long terme. Dans la majorité des cas, le gérant ne pourra pas ou que peu se rémunérer lors des premiers mois d'existence de son entreprise. Une fois le food truck installé et sa réputation acquise, l'entrepreneur pourra se verser des revenus pouvant atteindre 3 000 voire 4 000 euros net par mois.

Quel est le meilleur statut juridique pour un commerce ambulant (autoentrepreneur, EURL, etc.) ?

Les entrepreneurs souhaitant créer un commerce ambulant peuvent choisir :

  • Une microentreprise - Patrimoine professionnel engagé, chiffre d'affaires plafonné, régimes fiscal et social ultras simplifiés.
  • Une Entreprise Individuelle (EI) - Patrimoine professionnel engagé, chiffre d'affaires non plafonné, régimes fiscal et social simplifiés.
  • Une Entreprise Unipersonnelle à Responsabilité Limitée (EURL) - Responsabilité limitée aux apports, chiffre d'affaires non plafonné, régimes fiscal et social complexes.
  • Une Société par Actions Simplifiée Unipersonnelle (SASU) - Responsabilité limitée aux apports, chiffre d'affaires non plafonné, régimes fiscal et social complexes, le gérant est assimilé salarié.

Faut-il un diplôme pour créer un food truck ?

Il n'est pas obligatoire de détenir un diplôme pour ouvrir son propre food truck. Les entrepreneurs qui le désirent peuvent cependant suivre une formation en gestion d'entreprise, généralement d'une durée de quelques jours à quelques semaines, ou une formation plus longue en cuisine, par exemple un CAP cuisine, afin de perfectionner leurs compétences culinaires.

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