Réussir sa création d’entreprise passe parfois par la reprise !
En effet, certains entrepreneurs préfèrent reprendre un fonds de commerce déjà existant afin de lancer leur activité plutôt que de créer de toutes pièces un nouveau point de vente. Un choix qui ne doit pas laisser à penser que le parcours est plus simple. Au contraire, il convient d’évaluer en amont vos envies, vos possibilités, de bien évaluer la valeur du fonds de commerce visé, afin que la reprise ne tourne pas au cauchemar. Voici quelques bonnes pratiques que vous devez connaître si l’aventure vous tente.
Les critères pour choisir un fonds de commerce à reprendre
Avant de vous lancer corps et âme dans le projet de reprise d’un commerce alimentaire déjà existant, vous devez définir des critères pour cibler votre recherche. De la boulangerie-pâtisserie à l’épicerie fine en passant par les chocolateries et confiseries, ou encore les traiteurs, et les établissements de boucherie-charcuterie… Même avec un diplôme, pour réussir comme entrepreneur il faut aller encore plus loin dans la technicité du fonds de commerce à reprendre.
- Comme en matière d’immobilier, l’emplacement est capital pour le succès futur de votre commerce. Analysez le lieu d’implantation que vous souhaitez pour votre commerce, pour qu'il corresponde à vos envies personnelles et qu'il soit judicieux pour apporter une vraie rentabilité. Pensez à sa facilité d’accès, aux places de parking ou encore aux transports en commun à proximité afin qu'il draine un trafic suffisant.
- Évaluez la concurrence dans le secteur que vous visez et dans la ville idéale pour vous implanter. Si une commune de moins de 5 000 habitants dispose déjà de trois boucheries, la concurrence promet d’être féroce : la question « faut-il s'y attarder » mérite alors d'être posée. Assurez-vous également de cibler un segment de clientèle précis (discount, haut-de-gamme, grand public, professionnels...) afin de vous différencier de vos concurrents.
- Au regard de votre situation financière personnelle, mais aussi de l’effort que vous êtes prêt à faire et de l’accompagnement financier dont vous pouvez bénéficier auprès des établissements de crédit, définissez une enveloppe globale. En fonction de vos moyens, vous ne ciblerez pas les mêmes entreprises à reprendre.
Il est important d’accorder du temps à cette phase initiale d’évaluation de vos envies et de vérification de vos capacités, notamment financières. Cet effort vous permettra ensuite de mieux effectuer votre recherche !
Où trouver le commerce idéal à reprendre ?
Parlons justement de la recherche du commerce alimentaire idéal à reprendre ! Où le trouver ? Il existe des sites Internet qui proposent des annonces de commerces alimentaires à vendre. Vous pouvez notamment utiliser des plates-formes spécialisées comme placedescommerces.com, cessionpme.com ou encore le site transentreprise.com, créé conjointement par les Chambres de Commerce et d’Industrie (CCI) et les CMA (Chambre de Métiers et de l’Artisanat).
La plupart des CCI utilisent TransEntreprise. Certaines régions disposent cependant de leurs propres plates-formes telles que :
- La Bretagne avec le site reprendre-bretagne.fr.
- L’Alsace et la Lorraine avec le site opportunet.net.
Les bonnes affaires se font également en grande partie via le réseau et le bouche-à-oreille. Privilégiez les clubs d’entreprises installés en local. Les associations de commerçants ou encore les initiatives privées qui visent à développer l’attractivité commerciale de certaines villes peuvent vous apporter des clés. Pensez également à vous rapprocher de la CCI, toujours bien informée ! Vous pouvez également solliciter l’aide d’un expert-comptable, notaire, avocat, c’est à dire d’un spécialiste du monde de l’entreprise qui, via son réseau, peut aussi connaître des professionnels de l’alimentaire qui recherchent un repreneur.
L’évaluation, phase essentielle d’une reprise d’entreprise
Un commerce alimentaire ou une boutique en centre-ville vous a plu spontanément ? Alors le moment est venu de vous lancer dans une phase complète d’évaluation, pour prendre le recul nécessaire et être certain que l'établissement correspond à votre projet.
- Le chiffre d'affaires correspond-t-il à votre ambition ? Évolue-t-il dans le bon sens ? L'éventuel pas de porte ou droit au bail est-il adapté au passage dans le quartier ? Mesurez bien la marge potentielle que vous pouvez envisager sereinement à la fin de votre premier exercice, afin de convaincre les banques de vous suivre !
- Menez un véritable diagnostic juridique de l’entreprise pour avoir le détail des contrats et des obligations en cours. Quels sont les dépenses des dirigeants ou de l’entreprise en elle-même ? Quel est le statut du dirigeant ? Quelles sont les démarches réalisées ces dernières années en matière de répartition des parts, d’augmentation du capital ou encore de distribution de dividendes ? Un audit complet est nécessaire pour bien comprendre ce que vous achetez.
- Interrogez-vous sur les engagements financiers actuellement en cours par l’entreprise. Existe-t-il un contrat avec un fournisseur qui est signé pour encore de nombreuses années ? Le paiement d’une dette contractée par le passé est-il étalé sur les 5 ans à venir ? Pour éviter toute mauvaise surprise, consultez le passif de l’entreprise.
- Prenez le temps d’évaluer le capital humain du commerce que vous souhaitez racheter ! Si vous voulez reprendre un commerce alimentaire mais licencier quelques salariés, vous risquez de perturber un équilibre acquis. Reprendre une entreprise, c’est aussi reprendre ses hommes et ses femmes ! Rencontrez-les, échangez et regardez leurs contrats, et notamment si des contentieux ne sont pas en cours.
Avec une évaluation complète, et grâce à l’appui de professionnels pour vous aider, vous obtiendrez alors une estimation du fonds de commerce. À la lecture des différents éléments comptables de la société, mais aussi en fonction du potentiel que vous avez décelé et de votre vision, il faudra alors se positionner.
Le financement et la sécurisation de la reprise grâce à des assurances adaptées
Pour financer une reprise d’entreprise, il vous faut des fonds pour acheter les éléments matériels et incorporels ! Oui, en achetant l’entreprise déjà en activité, vous payez au vendeur le rachat d’éléments difficiles à évaluer que sont la clientèle, la force d’une marque et une certaine réputation. Comme pour une création d’entreprise, vous pouvez avoir recours au financement par les établissements bancaires afin de vous lancer. Ces derniers seront très attentifs à votre démarche et notamment à la phase d’évaluation que nous venons d’évoquer. Pour décider de vous suivre ou non, ils regarderont vos recherches. Ils seront également attentifs à votre vision avec notamment un bon business plan et des tableaux de projections financières. Si vous contractez un crédit professionnel, pensez à déléguer votre assurance emprunteur. Depuis la Loi Lagarde du 02 juillet 2010, vous n’êtes plus obligés de souscrire à l’assurance de prêt proposée par votre banque, à condition que ledit contrat propose un niveau de garantie supérieur ou égal à celui proposé par votre banque. Si votre banquier vous promet toutefois un taux d’intérêt plus intéressant à condition de signer l’assurance emprunteur qu’il vous propose, alors il s’agit d’une pratique illégale qui s’appelle la vente liée.
Sollicitez de l’aide auprès des établissements de crédit ou de partenaires privés (fonds d’investissement, business angel, crowdfunding) pour disposer de votre mise de départ, mais ne négligez pas les investissements à venir ensuite. Il est peut-être nécessaire de réaliser des investissements pour moderniser le commerce que vous rachetez, pour remplacer des machines vieillissantes ou encore pour recruter une personne de plus ? Pensez à intégrer ce besoin de trésorerie dès le départ pour que votre projet puisse avoir les moyens de ses ambitions.
Vous pouvez également vous renseigner auprès de certains fournisseurs qui peuvent proposer des prêts de machine : la location de matériel est parfois plus judicieuse que l'achat !
Enfin, n’oubliez pas l’appui important des assurances dans le cadre d’une reprise d’entreprise. En effet, pour un commerce alimentaire, il est important de sécuriser votre achat et d’assurer une forme de continuité à l’exploitation du fonds de commerce et une bonne assurance multirisque peut vous aider. Cette assurance contient généralement une garantie perte d’exploitation, qui assure une indemnisation en cas d'impossibilité d'exercer l’activité et donc d'un manque à gagner suite à sinistre. Un critère précieux pour faire face à de nombreux événements dont vous n'êtes pas responsable (incendie, tempête, incident électrique...) surtout s'il vous couvre dès le 1er jour et pendant plusieurs mois ! D'autres garanties existent pour couvrir les pertes de marchandises, le bris de glace (en cas de dégradation de votre devanture ou d’éléments intérieurs). Une protection complète dès le début de votre reprise d’un commerce alimentaire permet de vous protéger face à des situations imprévues et vous rassurer dans votre nouvelle vie d’entrepreneur !