Quel prêt contracter pour acheter un fonds de commerce ?
Reprendre un fonds de commerce est un investissement stratégique capital pour lancer ou développer votre activité commerciale, artisanale ou industrielle. En plus de l’acquisition immédiate d’une clientèle déjà existante, vous bénéficiez de locaux, d’un nom commercial reconnu, d’éventuelles licences, ainsi que des équipements de votre prédécesseur. Cependant, un tel projet nécessite un investissement financier parfois conséquent, ce qui soulève la question du financement. Faut-il opter pour un prêt bancaire classique, explorer les aides publiques, ou se tourner vers des investisseurs privés ? Dans cet article, découvrez toutes les solutions de prêt et de financement qui s’offrent à vous pour financer l’achat d’un fonds de commerce, avec ou sans apport.
Comment financer l’achat ou la reprise d’un fonds de commerce avec ou sans apport ? — les modes de financement
L’achat ou la reprise d’un fonds de commerce est un projet professionnel qui peut être rendu possible grâce à un mode de financement unique, ou une combinaison habile de plusieurs modes de financement. D’où l’importance d’envisager toutes les options possibles afin de prendre la décision qui correspond le plus à vos besoins.
Bénéficier des aides publiques à la reprise ou à la création d’entreprise
Le recours aux aides publiques ne constitue pas un mode de financement à proprement parler. Il s’agit plutôt d’un ensemble d’avantages et de facilités destinées à aider les entrepreneurs à concrétiser leurs projets. En effet, la France encourage les initiatives entrepreneuriales telles que la reprise ou la création d’une entreprise ou d’un fonds de commerce.
Ainsi, les bénéficiaires de ces dispositifs publics peuvent prétendre à certaines aides régionales et nationales, à des conseils et formations relatifs à la reprise et à la création d’entreprise, à des abattements fiscaux, à des exonérations de charges sociales, etc. Dans le cadre de l’élaboration de votre business plan, nous vous invitons à vous rapprocher des collectivités territoriales locales qui pourront vous renseigner sur les aides auxquelles vous avez le droit. Celles-ci peuvent varier en fonction du futur lieu d’implantation de votre commerce, de votre secteur d’activité ou encore de votre statut.
Notons néanmoins que les demandeurs d’emploi qui respectent les conditions fixées par France Travail (anciennement Pôle Emploi) peuvent bénéficier de l’ARCE (l’aide à la reprise et à la création d’entreprise). Il s’agit du versement d’une somme d’argent en deux fois, qui vient remplacer le maintien partiel de l’allocation d’aide au retour à l’emploi (ARE). Ici, l’ARCE peut donc servir à financer en partie l’acquisition d’un fonds de commerce.
Constituer un apport personnel pour financer le projet de reprise d’un fonds de commerce
Si vous envisagez de contracter un prêt bancaire pour financer votre fonds de commerce, alors il est fortement conseillé de vous constituer un apport personnel. Il parait plutôt logique que l’entrepreneur à l’initiative du projet soit le premier à mettre la main à la poche ! Cette somme d’argent permet de gagner la confiance des banques afin de les convaincre de vous octroyer le prêt souhaité. L’apport personnel peut être perçu par les organismes financiers comme un gage du sérieux de votre projet, mais également de votre capacité à rembourser le prêt accordé. Précisons qu’un prêt d’honneur sans intérêt ni garantie peut être considéré par votre banque comme un apport personnel.
D’autre part, constituer un apport personnel permet également de convaincre de potentiels investisseurs d'apporter leur contribution à votre projet !
Enfin, si votre activité nécessite d’acquérir un stock de marchandises, sachez que cet élément essentiel ne peut pas être financé par votre banque. Dans ce cas de figure, l’apport personnel est absolument indispensable.
Recourir à l’appel privé à l’épargne
Encore méconnu et sous-coté en France, l’appel privé reste pourtant un mode de financement à part entière. Aussi appelé « love money », c’est une démarche qui consiste à lever des fonds auprès de son entourage (famille, amis, collègues, connaissances…).
Cette contribution financière peut prendre différentes formes :
- un don (qui peut être exonéré de droits de mutation) ;
- un prêt avec ou sans intérêts ;
- une souscription à des parts au capital de l’entreprise.
L’appel privé à l’épargne présente également l’avantage de convaincre et de fidéliser des personnes qui deviendront vos meilleurs ambassadeurs !
Lancer sa campagne de financement participatif (crowdfunding)
Depuis quelques années, le financement participatif a le vent en poupe en France. De nombreuses plateformes de crowdfunding permettent à des porteurs de projet de rassembler les fonds dont ils ont besoin pour atteindre leur objectif entrepreneurial.
Envisager le prêt d’honneur pour financer l’achat d’un fonds de commerce
Le prêt d’honneur est une solution de financement particulièrement intéressante, puisqu’il s’agit d’un prêt à taux zéro, accordé sans intérêts et qui ne nécessite pas de garantie. Vous pouvez obtenir un prêt à taux zéro pour financer l’achat d’un fonds de commerce en vous rapprochant de plateformes initiatives comme :
- Initiative France ;
- Réseau Entreprendre ;
- France Active.
Afin d’obtenir un prêt à taux zéro, le porteur de projet doit s’engager à rembourser le prêt sous un délai de 2 à 5 ans. Le prêt d’honneur reste un excellent moyen de se constituer un apport personnel en vue d’obtenir par la suite un prêt bancaire supplémentaire.
Trouver des financeurs (investisseurs)
Faire appel à des investisseurs pour financer l’achat d’un fonds de commerce peut également être une alternative intéressante. Aussi connu sous le nom de « business angels », ce sont souvent d’anciens entrepreneurs ou des professionnels dotés d’une solide expérience dans le domaine de l’entrepreneuriat. Au-delà de l’apport financier, vous pourrez bénéficier des savoirs et compétences d’entrepreneurs chevronnées, mais également de leur carnet d’adresses.
Se rapprocher d’organismes agréés pour financer l’achat d’un fonds de commerce (caution)
Nous vous recommandons par ailleurs de vous rapprocher de certains organismes agréés qui peuvent se porter garants d’un prêt destiné à financer un fonds de commerce.
C’est notamment le cas de Bpifrance, banque publique d’investissement dont le rôle est de favoriser le financement des entreprises, mais aussi leur capacité d’innovation. Ainsi, elle propose toute une gamme de solutions de financement pour des projets d’achat et de reprise d’entreprise, comme des prêts, des garanties, et des investissements en capital. Parmi elles, on peut mentionner les prêts OSEO et PCE, qui ont pour vocation de réduire le risque financier des entrepreneurs. D’autre part, Bpifrance peut également intervenir comme organisme de caution auprès de la banque des entrepreneurs.
Au-delà de Bpifrance, n’hésitez pas à vous rapprocher d’organismes tels qu’Initiative France, Réseau Entreprendre, France Active, ou encore de l’ADIE. En effet, ces structures accompagnent les entrepreneurs dans la concrétisation de leurs projets entrepreneuriaux et innovants.
Contracter un prêt professionnel auprès d’une banque pour financer l’achat d’un fonds de commerce
Contracter un prêt bancaire professionnel demeure sans nul doute le mode de financement le plus courant. Il peut être envisagé pour financer le montant du fonds de commerce qui reste à charge après déduction des autres apports (apport personnel, appel privé à l’épargne, crowdfunding…).
En général un prêt bancaire professionnel doit être remboursé dans un délai de 7 à 15 ans.
Quel apport personnel pour obtenir un crédit bancaire et reprendre un fonds de commerce ?
Comme mentionné précédemment, posséder un apport personnel reste essentiel pour obtenir un prêt bancaire. Ces fonds propres ont pour vocation de rassurer les organismes financiers quant à votre implication personnelle dans ce projet de reprise de fonds de commerce. Plus cet apport personnel est conséquent, plus votre banque sera encline à vous octroyer un crédit. En 2024, on considère que cet apport doit représenter 30 % du prix de vente du fonds de commerce. Obtenir un prêt bancaire sans apport n’est pas impossible, mais ne reste pas moins difficile.
Quelles garanties pour obtenir un prêt professionnel auprès d’une banque ?
En contrepartie de l’octroi d’un prêt professionnel, votre banque vous demandera un certain nombre de garanties. Celles-ci ont pour vocation de lui assurer que vous serez en mesure de lui restituer l’entièreté de son capital et des intérêts qui y sont associés. Parmi les principales garanties demandées, on peut citer :
- l’hypothèque sur un bien immobilier ;
- le nantissement du fonds de commerce (il s’agit de la mise en gage du fonds de commerce) ;
- le nantissement des parts sociales de l’entreprise.
La banque peut également vous demander une caution personnelle, autrement dit, de vous engager à rembourser personnellement les dettes contractées par votre entreprise si la trésorerie de celle-ci n’était plus en mesure de rembourser les mensualités du prêt.
D’autre part, certaines banques peuvent réclamer une assurance emprunteur. Celle-ci a pour vocation de couvrir l’organisme financier en cas de décès ou d’invalidité du contractant.
Quel est le taux d’intérêt pour un emprunt professionnel ?
Le taux d’intérêt d’un prêt bancaire professionnel est en moyenne de 4,40 %, selon les données publiées par la Fédération bancaire française en juillet 2024. Notons que ce taux reste susceptible de fluctuer en fonction de plusieurs critères, comme la taille de l’entreprise, le type de crédit sollicité, ainsi que la santé financière de l’entreprise. En outre, la politique de la banque prêteuse peut également jouer un rôle significatif dans la détermination du taux appliqué. Ainsi, il est conseillé aux entrepreneurs de bien comparer les offres pour bénéficier des conditions les plus avantageuses du marché.