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Comment sécuriser des financements pour ouvrir un restaurant ?

L’ouverture d’un restaurant, peu importe son concept, demande des financements importants et donc, dans la très grande majorité des cas, l’obtention d’un prêt bancaire. Comment défendre son projet auprès des banques ? Quel apport personnel est nécessaire ? Comment le constituer ? Quelles sont les aides disponibles ? Faisons le point sur les financements d’un projet de création de restaurant !

Quels sont les besoins en investissement pour ouvrir un restaurant ?

Le capital nécessaire pour ouvrir un restaurant varie grandement selon :

  • Le concept — S’agit-il d’un restaurant traditionnel ? D’un restaurant gastronomique ? D’un restaurant ambulant ? D’un restaurant-bar ? D’une entreprise de restauration rapide ? L’entrepreneur souhaite-t-il avoir une cave à vin de qualité ? Souhaite-t-il organiser des évènements dans son établissement, par exemple des concerts ?
  • L’emplacement — Le restaurant se situe-t-il dans une zone touristique ? En centre-ville ? En périphérie d’une ville ? Dans un centre commercial ? En zone urbaine ?
  • La taille — Quelles seront les dimensions et la capacité d’accueil de la salle de restauration ? Quelle sera la surface de la cuisine ? Quels sont les effectifs envisagés ? 
  • L’état du local commercial — Quels types de travaux seront nécessaires ?

Le budget nécessaire peut ainsi varier de quelques dizaines de milliers d’euros à plusieurs centaines de milliers d’euros.

Qui finance les projets de création de restaurant (banques, investisseurs privés, etc.) ?

La plupart du temps, les entrepreneurs font appel aux banques afin de financer leur projet de création de restaurant. Il est cependant possible d’obtenir les fonds nécessaires grâce à des investisseurs particuliers, aussi dits business angels. Ces investisseurs privés peuvent prêter de l’argent selon des modalités de remboursement bien définies, ou encore en échange d'un certain nombre de parts dans la société.

Le porteur de projet peut également demander un microcrédit. Les microcrédits sont des prêts d’argent d’un relativement faible montant, bien plus faciles à obtenir qu’un emprunt bancaire. Les taux d’intérêt sont cependant plus élevés. Parmi les organismes proposant ce type de prêt, on peut citer le réseau France Active.

Comment faire un business plan pour l’ouverture d’un restaurant ?

Le business plan permet de définir son projet de A à Z, notamment dans l’objectif de le présenter aux investisseurs potentiels. Il aborde les caractéristiques générales de l’entreprise, son équipe dirigeante, son personnel, le marché, l’emplacement, le local commercial, l’offre, la stratégie marketing et enfin les données financières de l’entreprise (chiffre d’affaires prévisionnel, besoins en fonds de roulement, etc.). Cette dernière section du business plan doit être particulièrement soignée. Les établissements de crédit et autres investisseurs y accorderont en effet une attention particulière, puisque c’est grâce à ces données financières qu’ils pourront déterminer si le projet sera rentable ou non pour eux. 

Tous les calculs présentés dans le business plan doivent être clairs et détaillés. Le contexte du marché et de l’entreprise ne doit pas être sous-estimé ni surestimé. L’entrepreneur doit veiller à mentionner les éventuelles difficultés qu’il pourrait rencontrer au cours des premières années d’existence du restaurant, ce qui prouvera aux banques qu’il sait se montrer prudent et qu’il est conscient des risques inhérents à un tel projet.

Comment constituer son apport personnel (financement participatif, prêt de la part des proches, etc.) ?

Lorsqu’elles accordent un crédit professionnel, les banques demandent un apport personnel de 20 à 30 % des besoins en financement nécessaires à la création du restaurant. Dans le cas de la création d’un restaurant, cet apport peut vite s’élever à plusieurs dizaines de milliers d’euros. L’entrepreneur a alors plusieurs solutions pour le constituer.

Il peut pour commencer utiliser ses fonds propres, par exemple son épargne personnelle, ou la somme récoltée à la vente d’un bien immobilier.

Il peut également recourir au love money, c’est-à-dire à des dons ou des prêts d’argent de la part de ses proches. Les prêts peuvent être encadrés grâce à la signature d’une reconnaissance de dette ou à l’intervention d’un professionnel, par exemple un notaire, qui imposera des modalités de remboursement strictes (montant à rembourser, taux d’intérêt, fréquence des remboursements, etc.).

L’entrepreneur peut également se tourner vers la méthode du financement participatif, aussi appelée crowdfunding. Le crowdfunding est un mode de financement qui repose sur l’utilisation d’une plateforme en ligne, via laquelle de très nombreux participants peuvent donner des sommes d’argent modestes en échange de contreparties diverses : des remises sur un menu, un repas gratuit, etc.

L’entrepreneur a par ailleurs la possibilité de s’associer. Son nouveau partenaire pourra ainsi apporter les fonds nécessaires pour constituer ou compléter l’apport personnel demandé par les banques. Attention cependant à bien choisir un associé qui partage la même vision de l’entreprise, et dont les compétences sont complémentaires à celles de l’entrepreneur.

Il existe également des soutiens financiers ayant un fort effet de levier auprès des banques, en particulier :

  • Le prêt d’honneur - un prêt sans garantie ni intérêt accordé par Réseau Entreprendre ou par France Initiative, et dont le montant peut atteindre jusqu’à 50 000 euros.
  • La garantie égalité femmes - accordées aux femmes entrepreneuses et permettant de garantir jusqu’à 80 % de leur prêt bancaire.

Existe-t-il des aides financières pour ouvrir un restaurant ?

Les microentreprises, les entreprises individuelles et les sociétés peuvent bénéficier de l’Aide à la Création ou à la Reprise d’une Entreprise (ACRE), un dispositif de l’État qui permet de profiter d’une exonération partielle ou totale de ses charges sociales.

Les restaurants peuvent par ailleurs bénéficier d’un prêt brasseur, ou crédit brasseur. Le prêt brasseur est accordé par un fournisseur de boissons (un brasseur, un grossiste ou un groupe de distribution). En contrepartie, l’entrepreneur doit, chaque année, commander une quantité minimale de produits auprès de l’organisme prêteur, et ne pas faire appel à la concurrence. La nature du prêt varie selon les contrats. Il peut s’agir :

  • D’un prêt d’argent pour remplacer le prêt bancaire
  • D’un prêt d’argent pour compléter l’apport personnel demandé par les banques
  • D’un prêt d’argent pour obtenir son permis d’exploitation et sa licence en débit de boissons, pour payer des travaux de rénovation, etc.
  • D’un prêt de matériel
  • Etc.

Les modalités du prêt brasseur doivent être clairement définies dans un contrat d’exclusivité, d’une durée de 5 ans en moyenne.

L’entrepreneur peut également obtenir le versement de 60 % du reliquat de ses allocations chômage s’il en est bénéficiaire, et ce grâce à l’Aide à la Reprise ou à la Création d’Entreprise (ARCE). La moitié de cette somme est versée au démarrage de l’activité, et l’autre moitié 6 mois après l’ouverture du restaurant.

Comment ouvrir un restaurant avec un petit budget ?

Certaines des plus grosses dépenses lors de l’ouverture d’un restaurant concernent le bail commercial : le coût de l’achat du local ou des premiers loyers, le pas-de-porte, le dépôt de garantie, etc. En choisissant une localisation géographique moins attractive et en optant pour un local d’une plus petite surface, l’entrepreneur peut nettement réduire ses dépenses. Dans l’idéal, l’entrepreneur doit repérer un emplacement peu attractif à l’heure actuelle, mais qui gagnera grandement en valeur dans les mois ou années à venir. Ce gain d’attractivité commerciale peut par exemple survenir grâce à la construction d’un centre commercial à proximité, de bureaux, d’une usine, etc.

Il est par ailleurs possible de réaliser de fortes économies en achetant d'occasion l'ensemble de son  matériel :

  • Les équipements de cuisine (fours, plans de travail, ustensiles, hottes, etc.)
  • Le mobilier de salle (tables, chaises, service de table, etc.)
  • L’équipement du bar (comptoir, étagères, tireuse à bière, etc.)
  • Le matériel de stockage (étagères, placards, chambre froide, etc.)
  • Le matériel d’entretien et de manutention
  • La décoration

Investir dans le rachat d’une entreprise de restauration, une bonne idée ?

La reprise d’un restaurant présente de nombreux avantages :

  • L’entrepreneur rachète une entreprise déjà existante. Les démarches administratives sont donc limitées.
  • L’entrepreneur rachète une entreprise établie, avec sa réputation, son portefeuille de clients, ses partenaires, etc.
  • Les contrats d’approvisionnement sont déjà négociés, mais il faudra éventuellement les changer si l’entrepreneur compte modifier la carte du restaurant.
  • L’entrepreneur rachète les contrats de travail, et donc une équipe qui a déjà l’habitude de travailler ensemble.
  • L’entreprise est déjà rentable, sauf si elle présente des difficultés financières.
  • Les banques sont plus enclines à accorder un prêt dans le cas d’une reprise d’entreprise.

Le coût d’un projet de reprise de restaurant est cependant plus important que celui d’un projet de création d’entreprise. Il faudra par ailleurs gérer la transition avec l’ancien gérant, qui peut créer des conflits avec le personnel, et bien vérifier les données de l’entreprise afin de s’assurer de sa bonne santé financière.

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