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Comment ouvrir une boucherie sans apport ?

Boucher présente un rôti de boeuf

Les boucheries sont des entreprises pérennes et rentables si bien gérées, qui animent la vie de quartier et dynamisent les villes françaises. Le projet de création d'une boucherie est cependant ambitieux. Il nécessite des fonds importants et donc l'obtention d'un crédit professionnel, qui lui-même exige un apport personnel de la part de l'entrepreneur. Vous souhaitez créer votre propre boucherie mais vous n'avez pas suffisamment de fonds propres pour constituer votre apport ? On vous propose quelques solutions !

Qui peut ouvrir une boucherie ?

Toute personne majeure qui le désire peut ouvrir une boucherie, dès lors que :

  • L'entrepreneur détient une qualification professionnelle reconnue par l'État pour le métier de boucher (CAP boucher, bac pro boucher-charcutier-traiteur, etc.).
  • L'entrepreneur embauche un artisan boucher ayant suivi l'une de ces formations spécialisées. Le boucher supervisera l'ensemble des activités et procédés de production en boucherie-charcuterie.

Les activités de boucher et de charcutier doivent en effet être pilotées par un professionnel qualifié, qui connaît parfaitement les règles d'hygiène et de sécurité alimentaire en vigueur dans le secteur de la boucherie-charcuterie (chaîne du froid, manipulation de la viande, etc.). Il est possible d'exercer l'activité de boucher sans diplôme à condition d'avoir au moins 3 ans d'expérience professionnelle dans le domaine de la boucherie.

À noter que le stage de préparation à l'installation (SPI) n'est plus obligatoire depuis l'entrée en vigueur de la loi PACTE en 2019.

Quel budget pour ouvrir ou reprendre une boucherie (matériel, locaux, etc.) ?

Le budget total de création ou de reprise d'une boucherie dépend de la teneur du projet et des ambitions de l'entrepreneur. Dans le cas d'une création d'entreprise, le porteur de projet devra ainsi compter :

  • Les frais liés aux locaux (travaux d'aménagement et de remise aux normes sanitaires et de sécurité, pas-de-porte, dépôt de garantie, premiers loyers, etc.)
  • Le coût du matériel de boucherie, neuf ou d'occasion 
  • Le coût du camion frigorifique si l'entrepreneur envisage de consacrer une partie de son activité à la vente ambulante (vente sur les marchés, aux halles, etc.)
  • Les frais d'embauche (personnel de vente, aide-boucher, etc.)
  • Le coût des premiers stocks de matières premières
  • Les frais du cabinet comptable si l'entrepreneur externalise sa comptabilité
  • Les frais d'assurance professionnelle 
  • Le budget communication (création d'une identité visuelle, création d'un site internet, campagne publicitaire sur les réseaux sociaux, réalisation de photos professionnelles des produits, réalisation et impression de flyers, etc.)
  • Les frais du cabinet d'experts si l'entrepreneur a fait réaliser son étude de marché par un prestataire extérieur
  • Les droits d'entrée en franchise si l'entrepreneur compte rejoindre une franchise (ces coûts s'élèvent de 10 000 à 30 000 euros selon l'enseigne)
  • Le coût de la publication de l'avis de création d'entreprise dans un journal d'annonces légales

Le budget total nécessaire à l'ouverture d'une boucherie varie ainsi de 50 000 euros à parfois plus de 200 000 euros.

Dans le cas d'une reprise d'entreprise, les fonds nécessaires sont souvent plus importants. L'entrepreneur rachète en effet à la fois les biens matériels (droit au bail commercial du local, équipement, stocks de matières premières et de marchandises) et les biens immatériels du commerce (notoriété de la boucherie, clientèle, partenariats avec les restaurants, cantines, etc., contrats de fournisseurs, contrats de travail des employés, etc.). Lorsque la boucherie est rentable et est mise en vente pour des raisons personnelles (le propriétaire actuel souhaite par exemple partir à la retraite ou se concentrer sur un autre projet professionnel), l'entrepreneur a la garantie de tirer des bénéficies dès ses premières semaines de gérance, ce qui n'est pas le cas lors d'une création de boucherie. Par contre, si le propriétaire actuel vend son fonds de commerce à cause de difficultés financières, l'entrepreneur prend un risque supplémentaire et devra rapidement trouver des solutions afin de redresser la situation de l'entreprise et d'augmenter son chiffre d'affaires.

Le coût de reprise d'une boucherie dépend grandement de sa taille, son emplacement, son chiffre d'affaires, sa rentabilité, etc. Il peut ainsi varier de 100 000 euros à 1 000 000 d'euros, parfois bien plus.

Combien d'apport pour ouvrir une boucherie ou acheter un fonds de commerce ?

Les banques demandent un apport personnel d'environ 20 à 30 % du coût total du projet entrepreneurial. Cet apport a pour objectif de répartir les risques, de responsabiliser le porteur de projet et de garantir que les banques ne seront pas les seules parties déficitaires en cas de faillite.

Ainsi :

  • Dans le cas d'une création de boucherie, l'apport demandé varie de 10 000 à 60 000 euros en moyenne
  • Dans le cas d'une reprise de boucherie, l'apport demandé varie de 20 000 à 300 000 euros en moyenne

L'entrepreneur devra par ailleurs défendre son projet auprès des banques afin de les convaincre de sa viabilité.

Comment faire pour acheter ou reprendre une entreprise sans apport personnel ?

Si l'entrepreneur n'a pas suffisamment de fonds propres pour constituer l'apport personnel nécessaire à l'obtention d'un prêt bancaire, plusieurs options s'offrent à lui.

Il peut récolter des dons ou prêts d'argent de la part de ses proches, avec ou sans intérêts. Dans le cas d'un prêt, ce dernier peut être authentifié par un notaire ou un avocat.

Il peut signer l'entrée au capital d'un ou de plusieurs associés, qui apportent des fonds propres en échange d'une prise de participation dans l'entreprise. L'entrepreneur doit veiller à bien choisir son ou ses nouveaux partenaires. En effet, les associés jouissent le plus souvent d'un droit de vote lors des assemblées générales, et leur opinion pèse donc dans la prise de décisions relatives à l'entreprise. Ces associés peuvent également céder leur part à des personnes extérieures à la boucherie, sauf si l'entrepreneur a pris des dispositions particulières à ce sujet lors de la rédaction des statuts de l'entreprise.

Il peut faire appel au crowdfunding, aussi nommé financement participatif. Le crowfunding est un outil de financement alternatif qui repose sur le don d'argent des internautes afin de récolter les fonds nécessaires à un projet. En échange de leurs donations, souvent d'un faible montant, les participants bénéficient de contreparties : produits gratuits à fréquence régulière, prise de participation minime dans l'entreprise, etc.

Il peut se tourner vers le prêt d'honneur, un crédit spécialement conçu pour aider les entrepreneurs à constituer leur apport personnel afin d'obtenir un prêt bancaire pour leur projet de création ou de reprise d'entreprise. Ce prêt d'honneur, sans intérêts ni garantie, est accordé par Initiative France ou par le Réseau Entreprendre. Son montant varie de 2 000 à 50 000 euros selon le projet, parfois plus pour les projets considérés comme innovants.

Enfin, si l'entrepreneur est une femme, elle peut bénéficier de la garantie égalité femmes, une aide financière qui couvre jusqu'à 80 % du montant du prêt bancaire, avec un plafond du montant garanti fixé à 50 000 euros.

Est-ce rentable d'ouvrir une boucherie ?

Les boucheries sont des commerces rentables à condition que leur projet de création ait bien été préparé. Ainsi, l'entrepreneur doit réaliser une étude de marché exhaustive, bien choisir son emplacement, analyser ses futurs clients (catégorie socioprofessionnelle, habitudes de consommations, besoins, pouvoir d'achat, etc.), la concurrence, etc., avant de rédiger un business plan détaillé qui lui permettra de bien structurer son projet.

Comment améliorer la rentabilité de son commerce ?

Plusieurs méthodes permettent d'améliorer la rentabilité d’une boucherie :

  • La mise en place d'offres promotionnelles (remises, offres spéciales, échantillons gratuits, gestes commerciaux pour les clients réguliers, etc.)
  • L'organisation d'animations et d'ateliers
  • La mise en place d'une présence dynamique sur les réseaux sociaux
  • La mise en place de services complémentaires (livraison à domicile, click & collect, etc.)
  • Le lancement d'une campagne publicitaire en ligne
  • La diversification des produits proposés
  • La mise en valeur du savoir-faire du boucher (titre de maître artisan, titre de Meilleur Ouvrier de France, etc.)

Quel statut juridique pour créer une boucherie (SARL, SAS, etc.) ?

Le statut d'autoentrepreneur n'est pas recommandé pour l'ouverture d'une boucherie, car le chiffre d'affaires autorisé est plafonné. L'entrepreneur peut cependant faire le choix du statut juridique de l'entreprise individuelle (EI), très simple à créer et à gérer, avec une gestion de la comptabilité simplifiée. Le patrimoine professionnel est cependant engagé.

Les sociétés à responsabilité limitée (SARL ou EURL) sont simples à gérer et conviennent aux boucheries traditionnelles. Si l'entrepreneur compte diriger seul l'entreprise, il peut opter pour une EURL (entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée). S'il a des associés ou envisage de s'associer dans le futur, il peut opter pour une SARL (société à responsabilité limitée). La responsabilité de l'entrepreneur et de ses associés est limitée à leurs apports et le gérant bénéficie d'un statut de travailleur non salarié. 

L'entrepreneur peut également opter pour une société par actions simplifiées (SAS ou SASU). Bien moins réglementées que les SARL et EURL, les SAS et SASU offrent une grande liberté de gestion. L'entrepreneur peut choisir ce statut juridique s'il souhaite organiser le fonctionnement de sa boucherie comme il l'entend. Sa responsabilité et celle de ses associés sont limitées à leurs apports. Le gérant est assimilé salarié.

Quel diplôme pour l'ouverture d'une boucherie halal ?

L'ouverture d'une boucherie halal est soumise à la même réglementation que celle d'une boucherie traditionnelle. L'obtention d'une certification halal n'est ainsi pas obligatoire, mais reste vivement recommandée. Elle permet en effet de rassurer les clients quant à l'origine de la viande qu'ils consomment et renforce leur lien de confiance avec la boucherie.

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