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Comment ouvrir un commerce de détail alimentaire ?

Commerçante alimentaire met des pommes en rayon

Vous souhaitez ouvrir une supérette, une épicerie générale ou une épicerie spécialisée ? Réglementation en vigueur, budget, démarches à effectuer… Retrouvez toutes les informations utiles dans ce guide !

Quels sont les différents types de commerces de détail alimentaires ?

Les commerces de détail alimentaires sont des entreprises dont l’activité principale consiste à acheter et revendre sans les transformer des marchandises essentiellement alimentaires, et ce à destination du consommateur final. Il peut donc s’agir de supérettes, d’épiceries d’alimentation générale ou d’épiceries spécialisées (par exemple une épicerie italienne, une épicerie fine, etc.).

Les commerces de détail alimentaires sont des magasins de proximité. Ils attirent essentiellement une clientèle de quartier, ou les habitants du village et des villages alentour dans le cas d’un commerce installé en zone rurale.

Ces commerces de proximité sont de nature commerciale.

Qui peut ouvrir un commerce alimentaire ?

Peut être commerçant toute personne :

  • Française, européenne ou titulaire d’un titre de séjour en France
  • Âgée de 18 ans révolus
  • N’ayant jamais été condamnée en justice pour crime, extorsion, détournement, vol, recel, blanchiment, faux, corruption, fraude fiscale, travail dissimulé, etc.
  • N’ayant jamais subi une faillite personnelle au cours des 15 dernières années

Quelle formation pour ouvrir une boutique d’alimentation ?

L’activité de gérant de commerce alimentaire n’est pas réglementée. Il n’y a ainsi aucune obligation de diplôme pour exercer ce métier. Par ailleurs, le commerce n’a pas l’obligation d’employer un salarié qualifié, contrairement aux boucheries, boulangeries, etc.

L’entrepreneur souhaitant se préparer au mieux à la gestion d’une entreprise d’alimentation générale ou spécialisée peut cependant suivre une formation, par exemple :

  • Le CAP primeur
  • Le CAP équipier polyvalent du commerce
  • Le bac pro métiers du commerce et de la vente - Option A Animation et gestion de l’espace commercial
  • Le bac pro technicien conseil vente en alimentation (produits alimentaires et boissons)
  • Le BTS management commercial opérationnel
  • Le BTSA technico-commercial - Option Alimentation et boissons
  • Le BUT techniques de commercialisation - Parcours business développement et management de la relation client
  • Le BUT techniques de commercialisation - Parcours marketing et management du point de vente
  • Le CQP employé de commerce

Par ailleurs, il existe des formations courtes qui permettent d’acquérir les compétences et outils nécessaires pour gérer une entreprise, quelle qu’elle soit. On peut notamment citer la formation « 5 jours pour entreprendre » proposée par la chambre du commerce et de l’industrie (CCI).

À noter que le stage de préparation à l’installation (SPI) est devenu facultatif suite à la loi PACTE de 2019.

Quelles démarches pour ouvrir un commerce alimentaire en France ?

L’ouverture d’un commerce de détail alimentaire en France nécessite de suivre un certain nombre d’étapes. L’entrepreneur doit avant toute chose choisir l’emplacement du local commercial, puis réaliser une étude de marché. Cette première étape permet d’analyser le secteur et ses tendances, la concurrence présente dans la zone (type de commerce, chiffre d’affaires, effectifs, produits et services vendus, prix pratiqués, etc.), la clientèle (catégorie socioprofessionnelle, pouvoir d’achat, besoins, habitudes de consommation, valeurs, etc.), ainsi que la stratégie marketing applicable (offres promotionnelles, programme de fidélité, services de e-commerce alimentaire, etc.). L’étude de marché permet ainsi de vérifier qu’il existe bien une place sur le marché pour le concept envisagé, et d’affiner son projet afin de maximiser ses chances de réussite. Il s’agit donc d’un des facteurs clés du succès d’une entreprise. L’entrepreneur peut la réaliser de lui-même ou faire appel à un cabinet d’experts. Dans ce cas, la prestation peut coûter entre 2 000 et 5 000 euros selon la teneur du projet et les prix pratiqués par le cabinet.

Une fois son projet consolidé, l’entrepreneur peut choisir le nom commercial de son entreprise et son statut juridique. Le choix du statut juridique dépendra d’un certain nombre de facteurs. L’entrepreneur souhaite-t-il dépendre de l’impôt sur le revenu ou de l’impôt sur les sociétés ? Souhaite-t-il protéger son patrimoine personnel et professionnel ? Souhaite-t-il s’associer ? Préfère-t-il une gestion simplifiée de l’entreprise ? Quel serait le capital social minimum le plus adéquat ? À noter que le statut de micro-entrepreneur est déconseillé pour une supérette ou une épicerie. Les statuts recommandés pour des commerces de proximité sont la société à responsabilité limitée (SARL), l’entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée (EURL), la société par actions simplifiée (SAS) ou la société par actions simplifiée unipersonnelle (SASU). Il est également possible de créer une entreprise individuelle (EI).

Le porteur de projet devra également rechercher un ou plusieurs associés si nécessaire, notamment s’il a besoin de fonds pour constituer l’apport personnel demandé par les banques. Puis il lui faudra rédiger son business plan.

Le business plan est un document présentant l’entreprise en détail, ses caractéristiques, son activité principale, ses activités secondaires, son équipe dirigeante, le personnel, les locaux, l’emplacement, les produits vendus, les objectifs à court, moyen et long terme, la stratégie marketing et de communication qui sera mise en place, ainsi que toutes les données financières (chiffre d’affaires prévisionnel, seuil de rentabilité, besoins en fonds de roulement, taux de marge sur chaque produit, etc.). Le business plan servira à défendre le projet auprès des banques, dans l’objectif de sécuriser un prêt professionnel, mais également auprès d’une enseigne si l’entrepreneur souhaite rejoindre un réseau de franchise.

Puis l’entrepreneur devra entamer les démarches de création d’entreprise, qui varient selon la forme juridique choisie. Dans le cas d’une société, il devra ainsi domicilier son entreprise, nommer le ou les dirigeants, déposer le capital social de la société, rédiger les statuts et les déposer auprès des impôts, publier la création de l’entreprise dans un support d’annonces légales, envoyer le dossier d’immatriculation de l’entreprise et se procurer les registres obligatoires. L’essentiel de ces démarches est à effectuer auprès du guichet unique des entreprises, qui remplace en la matière les différents centres de formalités des entreprises. Dès que l’entreprise est immatriculée, l’INSEE lui assignera son code APE.

L’ouverture d’un commerce de détail alimentaire est par ailleurs soumise à certaines obligations réglementaires. L’entrepreneur devra donc veiller à obtenir une petite licence à emporter ou une licence à emporter pour la vente d’alcool ou encore à obtenir une carte de commerçant ambulant et les permis de stationnement adéquats s’il souhaite exercer son activité de façon itinérante.

Enfin, il lui faudra assurer son entreprise et procéder à l’embauche de son personnel.

Quel budget pour ouvrir un magasin alimentaire (supérette, épicerie fine, etc.) ?

Le budget de création d’un commerce alimentaire inclut de très nombreux éléments (local, travaux, matériel, stock de démarrage, frais de création d’entreprise, frais d’embauche, etc.). Il varie grandement selon le concept et la taille de l’entreprise. On peut compter en moyenne un budget initial de 60 000 à 160 000 euros, bien qu’il puisse parfois être beaucoup plus élevé.

Dans le cas d’une reprise d’entreprise, le budget est souvent plus important. Le rachat d’un fonds de commerce implique en effet l’acquisition de l'image de marque du commerce, de sa clientèle, de ses contrats de travail, etc.

Quelle est la réglementation en vigueur ?

La réglementation applicable aux commerces de détail alimentaires est stricte et dense. Ainsi :

  • L’entrepreneur doit disposer d’une petite licence à emporter ou d’une licence à emporter afin de vendre des boissons alcoolisées. Cette licence est à demander auprès de la commune de l’entreprise, après avoir obtenu un permis d’exploitation. Le permis d’exploitation est délivré par un organisme agréé à l’issue d’une formation d’environ 20 heures. Attention, si l’entrepreneur souhaite effectuer des ventes d’alcool de nuit, il devra suivre cette formation auprès d’un organisme agréé spécifique. Le permis d’exploitation est valable 10 ans et est renouvelable après une nouvelle formation, de 6 heures cette fois.
  • L’entrepreneur doit disposer d’une carte de commerçant ambulant s’il souhaite exercer son activité de façon itinérante. Cette carte coûte 30 euros et est valable 4 ans. Elle est renouvelable. Elle est obligatoire dès lors que le commerçant exerce son activité en dehors de la commune de domiciliation de son entreprise. Elle est à demander auprès de la chambre de commerce et d’industrie (CCI).
  • L’entrepreneur doit obtenir un emplacement de marché ou un permis de stationnement s’il souhaite exercer son activité sur un marché, une foire, aux halles ou sur un bord de route municipale, départementale ou nationale. La demande est à effectuer auprès de la commune ou de la préfecture selon l’emplacement envisagé.
  • Toutes les installations techniques du commerce doivent être suffisamment silencieuses pour respecter la tranquillité du voisinage.
  • Le personnel doit rigoureusement respecter les règles en matière d’hygiène et de sécurité alimentaire, avec notamment le respect de la chaîne de conservation du froid, la gestion adéquate des déchets et l’entretien régulier des équipements et des locaux.
  • L’entrepreneur doit effectuer une déclaration de manipulation de denrées animales auprès de la Direction Départementale en charge de la Protection des Populations (DDPP) ou de la Direction Départementale de l’Emploi, du Travail, des Solidarités et de la Protection des Populations (DDETSPP), et ce dès lors qu’il manipule et vend des produits alimentaires d’origine animale ou contenant des ingrédients d’origine animale.
  • Le commerce doit respecter les normes concernant les établissements recevant du public (ERP). Ainsi, il doit répondre aux obligations en matière de sécurité incendie (portes coupe-feu, extincteurs, dispositif d’alarme incendie, etc.) et en matière d’accessibilité (accès facilité pour les personnes à mobilité réduite, par exemple les personnes en situation de handicap, les personnes âgées, les femmes enceintes ou encore les personnes avec poussette).
  • Le commerce est soumis à des obligations concernant l’étiquetage de ses produits (affichage des prix en poids ou en volume, origine des viandes, date limite de consommation, ingrédients allergènes, etc.).
  • Le commerce doit veiller au bon fonctionnement et à l’exactitude de tous ses appareils de pesage.

Comment faire pour ouvrir un magasin d’alimentation en franchise ?

Rejoindre une franchise offre de nombreux avantages :

  • L’entrepreneur profite de la notoriété de la marque et a donc une clientèle fidèle dès l’ouverture de son commerce
  • L’enseigne offre une assistance commerciale et logistique à l’entrepreneur
  • L’enseigne transmet son savoir-faire à l’entrepreneur
  • L’entrepreneur utilise l’identité visuelle de la marque et a accès à tous ses supports de communication
  • L’entrepreneur peut bénéficier d’une formation avant l’ouverture de son commerce
  • L’entrepreneur bénéficie du réseau de fournisseurs de l’enseigne et des prix négociés par sa centrale d’achat

En échange, il faudra verser des droits uniques d’entrée en franchise, puis des redevances annuelles.

Avant de prendre contact avec la franchise, l’entrepreneur doit consolider son projet et notamment veiller à ce que l’emplacement choisi soit bien en adéquation avec l’enseigne : il doit se situer dans une région où la marque est implantée, sans pour autant se situer à proximité d’un autre commerce franchisé par cette enseigne. Par ailleurs, il faudra bien analyser la concurrence (supérettes, épiceries, grandes surfaces, stations-service, etc.). Un environnement concurrentiel trop dense présente en effet bien plus de risques pour la franchise comme pour l’entrepreneur.

L’entrepreneur pourra alors contacter la franchise, envoyer son CV et présenter son dossier selon des modalités qui varient d’une enseigne à l’autre.

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