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Quel taux de marge appliquer pour une épicerie ?

Épicière met des oignons rouges en rayon

Il n’est pas toujours évident de définir le prix de ses produits et de trouver le bon équilibre entre rentabilité et satisfaction client. Vous êtes gérant ou futur gérant d’une épicerie et vous vous demandez quel taux de marge appliquer ? Les éléments de réponse dans cet article !

Qu’est-ce qu’une marge commerciale ou marge brute ?

La marge commerciale, aussi appelée marge brute, correspond à la différence entre le prix de vente d’un produit et son coût de revient. Dans le cas d’une entreprise artisanale ou industrielle, les coûts de production doivent donc être pris en compte. Dans le cas d’un négoce, par exemple d’une épicerie, c’est le coût d’achat hors taxe de la marchandise qui sera utilisé pour le calcul.

Ainsi :

  • Marge brute = Chiffre d’affaires HT - Coût de production HT
  • Marge brute = Chiffre d’affaires HT - Coût d’achat HT

La marge commerciale est une donnée financière particulièrement importante puisqu’elle permet de déterminer la rentabilité d’une entreprise.

Qu’est-ce qu’un taux de marge ?

Le taux de marge est calculé à partir de la marge brute et correspond au ratio de rentabilité d’un produit ou d’un service.

Ainsi :

  • Taux de marge = (Marge brute/Coût de production HT) x 100
  • Taux de marge = (Marge brute/Coût d’achat HT) x 100

L’entrepreneur peut fixer ses prix en fonction du taux de marge, et donc de la rentabilité, qu’il souhaite atteindre pour son entreprise. Ce taux de marge peut varier d’une famille de produits à l’autre, auquel cas il faudra prendre en compte la quantité de produits vendus par famille et leur taux de marge spécifique afin de pouvoir calculer la rentabilité de l’entreprise dans sa globalité.

La TVA est-elle incluse dans le calcul de la rentabilité d’une entreprise ?

Les calculs de la marge commerciale, du taux de marge et de la rentabilité d’une entreprise doivent toujours être effectués hors taxes, et donc sans inclure la TVA.

Quel est le taux de marge moyen appliqué dans la grande distribution et dans les épiceries (générales, fines, bios, etc.) ?

Selon le type d’entreprise, le taux de marge moyen appliqué peut grandement différer. Ainsi, d'après les données consultables sur le site de l’INSEE (Institut national de la statistique et des études économiques) :

  • Le taux de marge moyen des commerces de détail en magasin non spécialisé (grande distribution, épiceries non spécialisées, supérettes, etc.) s’élève à 23,8 %
  • Le taux de marge moyen des commerces de détail alimentaire en magasin spécialisé (épiceries fines, boucheries, boulangeries, etc.) s’élève à 33,9 %

Ces données donnent une indication quant aux marges brutes pratiquées par les entreprises du secteur. Il convient cependant de noter qu’il existe une différence réelle entre les taux de marges appliqués dans la grande distribution et les taux de marge appliqués par les petits commerces. Cet écart de taux est de 10 à 20 points selon la famille de produits.

Quel est le bon taux de marge ou quelle marge commerciale appliquer pour être rentable quand on est commerçant ?

Lorsqu’il fixe les prix de vente de chacun de ses produits, le commerçant doit prendre en compte 3 éléments, qui ont chacun leur importance dans le choix du prix final, et donc de la marge brute ou du taux de marge appliqué. Il s’agit :

  • Du coût de revient - Le coût de revient correspond au montant nécessaire pour fabriquer et/ou vendre un produit. Il prend en compte l’ensemble des dépenses impliquées, notamment le coût en énergie, le coût des marchandises ou des matières premières, le coût de la main-d’œuvre, etc. Dans le cas d’une épicerie, il n’y a pas de coût de production, ce qui simplifie le calcul du coût de revient de chaque produit.
  • Des concurrents - L’entrepreneur doit s’assurer que les prix qu’il propose correspondent à peu près aux prix pratiqués par la concurrence, au regard de la qualité de chaque produit. Dans le cas d’une épicerie, il faudra donc vérifier les pratiques commerciales des concurrents directs, c’est-à-dire les autres épiceries, les supérettes, etc., mais également des concurrents indirects, c’est-à-dire les grandes surfaces, les producteurs et fabriquants de produits et qui les vendent également au détail, les stations-service, etc. Les consommateurs ont en effet des habitudes déterminées par les prix pratiqués par la concurrence, et il convient donc de s’y conformer, sauf écart significatif de la qualité des produits. 
  • Des clients - En plus de leurs habitudes de consommation, les clients ont un pouvoir d’achat et des attentes, et l’épicier doit obligatoirement prendre ces aspects en compte lorsqu’il fixe les prix de ses produits. Il devra donc estimer la fourchette de prix, TVA incluse, qui paraîtra satisfaisante pour les clients et qui les incitera à acheter les produits souhaités et à revenir au magasin pour faire leurs courses.

Une fois ces 3 éléments pris en compte, l’entrepreneur devra fixer une marge brute sur chacun de ses produits (ou un taux de marge) qui lui permettra d’être rentable. La rentabilité d’un commerce de détail permet de toucher des bénéfices, qui serviront :

  •  À rémunérer le gérant, à définir des dividendes à répartir entre les actionnaires, etc.
  • À conserver des fonds de roulement suffisants pour assurer le bon fonctionnement de l’épicerie au quotidien.
  • À constituer une trésorerie et notamment des fonds de sécurité qui permettent de répondre rapidement à d’éventuels problèmes, par exemple un défaut de matériel qu’il faudra alors remplacer.
  • À cumuler des fonds qui pourront servir au développement de l’épicerie ou de la supérette (agrandissement de la surface de vente ou de la surface de stockage, nouvelle gamme de produits, embauche d’un employé, nouvelle décoration, nouvelle devanture de magasin, nouveaux services telle que la livraison à domicile, modernisation de l’épicerie avec l’acquisition d’un équipement informatique permettant d’automatiser ou de simplifier certaines actions, etc.).
  • À proposer des promotions à ses clients. Le taux de marge permet en effet de déterminer quelle remise l’entrepreneur peut appliquer sans vendre à perte. Ces offres commerciales peuvent prendre plusieurs formes, par exemple une remise directe sur le produit, une récompense selon un programme de fidélité, une offre promotionnelle de type 2 produits achetés = 1 offert, etc. Ces gestes commerciaux sont essentiels pour augmenter la satisfaction client et fidéliser sa clientèle.

Ouvrir une épicerie en zone rurale, est-ce rentable ?

L’ouverture d’une épicerie en zone rurale peut s’avérer rentable, à condition de bien choisir son emplacement et de préparer avec soin son projet. Il convient en effet de vérifier si la concurrence est déjà présente dans la zone géographique envisagée. En zone rurale, les épiceries et supérettes ont une zone de chalandise bien plus grande qu’en zone urbaine. Elles attirent ainsi la clientèle du village où elles sont implantées mais également des petits villages alentour qui n’ont pas d’épicerie. Il faut donc bien s’assurer qu’il n’y a aucune concurrence directe dans les petits villages à proximité, au risque de ne pas drainer assez de clients.

Comment ouvrir une épicerie ou une supérette ?

Afin d’ouvrir une épicerie ou une supérette, les entrepreneurs doivent tout d’abord effectuer une étude de marché, qui leur permettra de déterminer si leur projet est viable et s’il existe bien une place pour leur concept sur le marché. L’étude de marché analyse divers aspects essentiels au bon fonctionnement de l’entreprise :

  • L’environnement - Le chiffre d’affaires global du secteur, les tendances, la réglementation, les évolutions de marché, la concurrence dans la zone d’implantation, ses pratiques commerciales, etc., les fournisseurs et leur type (approvisionnement direct, centrale d’achat, etc.), la saisonnalité du marché
  • La demande - Les clients, leur catégorie socioprofessionnelle, leur pouvoir d’achat, leurs habitudes de consommation, leurs attentes, leur lieu de résidence ou de travail, etc.
  • L’offre - Les produits proposés, leur qualité, les prix moyens pour chaque type de produit, les services annexes couramment proposés ou qui pourront faire la différence pour l’entreprise, etc.
  • La stratégie marketing - Les offres promotionnelles que l’entrepreneur pourra mettre en place selon le type de produit et le moment de l’année, les stratégies de communication mises en place par les concurrents, etc.

Cette étude de marché permettra de bien définir le projet avant d’entamer la rédaction du business plan. Ce dernier recense toutes les informations liées à l’entreprise, telles que sa taille, son emplacement, son nom, son équipe dirigeante, ses futurs effectifs, les produits et services vendus, les données financières, etc.

Le business plan permettra à l’entrepreneur de défendre son projet auprès de potentiels investisseurs afin de sécuriser un emprunt bancaire, grâce auquel il pourra financer l’ouverture de son épicerie ou de sa supérette. 

Une fois ces financements acquis, l’entrepreneur pourra lancer les travaux dans le local commercial si besoin, acquérir tout l’équipement nécessaire (gestion des stocks, manutention, entretien, caisse enregistreuse, camion de livraison, etc.), gérer les embauches, négocier des contrats avec les fournisseurs, etc. 

Il devra également effectuer toutes les démarches de création d’entreprise, qui varient selon le statut juridique choisi (elles sont simplifiées dans le cas d’une micro-entreprise ou d’une entreprise individuelle). Il devra également veiller à obtenir toutes les autorisations nécessaires, notamment pour la vente d’alcool, l’installation d’étalages contre la devanture, la réfection de la devanture de l’épicerie, etc.

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