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Ouvrir une épicerie sans apport personnel

Mise en rayon de poires dans une supérette

Les épiceries sont des petits commerces de proximité qui peuvent s’avérer particulièrement rentables lorsqu’elles sont bien situées et bien gérées. Le budget nécessaire à leur création est cependant important, et tout le monde n’a pas suffisamment de patrimoine personnel pour constituer l'apport nécessaire à l'obtention d'un prêt bancaire. Alors, comment ouvrir sa propre épicerie sans apport ? On vous dit tout !

Qui peut ouvrir une épicerie en France ?

Afin de se lancer dans un projet d’ouverture d’épicerie en France, il convient de respecter certaines conditions :

  • Être français ou ressortissant d’un pays européen (Union européenne, Espace économique européen, Suisse) ou disposer d’un titre de séjour dans le cas des ressortissants d’autres pays
  • Être majeur (18 ans révolus) ou mineur émancipé
  • Ne pas cumuler son activité de commerçant avec une activité dans le secteur public, sauf dérogation
  • Ne pas cumuler son activité de commerçant avec une activité d’avocat, d’administrateur judiciaire, de liquidateur, de commissaire aux comptes, d’expert-comptable, d’officier public ministériel ou d’architecte
  • Ne pas avoir été condamné pour une infraction de type crime, vol, recel, escroquerie, faux, blanchiment, corruption, fraude fiscale, travail dissimulé, etc.
  • Ne pas avoir subi de faillite personnelle

Il n’existe aucune condition de diplôme pour exercer le métier d’épicier et ouvrir sa propre supérette.

Quel budget pour ouvrir une petite épicerie ?

Le budget prévisionnel d’un commerce d’alimentation de détail varie en fonction de sa taille, du concept (épicerie généraliste, épicerie fine, etc.), de son lieu d’implantation, de si l’entrepreneur souhaite rejoindre une franchise, etc. Il prend ainsi en compte :

  • Tous les frais liés au local commercial, notamment le coût des travaux d’aménagement, le pas-de-porte, le dépôt de garantie, les premiers loyers, etc.
  • Le coût du matériel (vitrines réfrigérées, comptoirs de présentation de produits surgelés, étagères, présentoirs pour produits secs, étagères réfrigérées pour boissons, caisse enregistreuse, placards de rangement, équipement d’entretien, extincteurs, etc.)
  • L’achat du premier stock de denrées alimentaires, de produits de première nécessité, etc. qui seront vendus par le commerce
  • Le coût du permis d’exploitation nécessaire à la vente d’alcool
  • Le coût de l’assurance
  • Les frais d’embauche
  • Les frais comptables
  • Les frais de création d’entreprise (gratuit pour les micro-entreprises)
  • Le coût de l’étude de marché si l’entrepreneur a fait appel à une entreprise spécialisée
  • Les droits d’entrée en franchise si l’entrepreneur souhaite se franchiser

Le budget total peut ainsi s’élever de 60 000 à 160 000 euros, parfois bien plus selon l’envergure du projet.

Comment ouvrir un commerce alimentaire sans argent personnel ?

Les organismes prêteurs demandent un apport personnel à hauteur de 20 à 30 % du budget total nécessaire à l’ouverture de l’entreprise. Cet apport leur sert de garantie partielle : il permet de répartir les risques et de s’assurer de l’investissement de l’entrepreneur dans le projet, qui aura tout intérêt à œuvrer pour la réussite de ce dernier s’il ne souhaite pas s’endetter ou perdre tout ou une partie de son patrimoine personnel.

Cet apport peut être constitué de différentes manières. La plus évidente consiste à utiliser son patrimoine personnel (épargne, argent gagné après la vente d’un bien immobilier ou d’un véhicule, etc.). Si l’entrepreneur n’a pas de patrimoine personnel à disposition, il peut se tourner vers des solutions alternatives :

  • Le prêt ou le don d’argent de la part d’un ou de plusieurs proches. Ces transactions peuvent être encadrées par un notaire, par exemple pour définir les modalités de remboursement des prêts.
  • L’entrée au capital d’un nouvel associé. Cette personne apportera l’argent nécessaire pour constituer l’apport demandé, en échange d'une prise de participation dans la société. Attention à bien choisir un associé qui partage la même vision pour la gestion et le futur de l’entreprise, au risque de créer des dissensions qui desserviront la société sur le moyen et long terme.
  • Le financement participatif, aussi appelé crowdfunding. Grâce à ces plateformes accessibles en ligne, l’entrepreneur peut récolter une très grande quantité de dons d’un faible montant. En échange, les donateurs reçoivent des contreparties définies au préalable par l’entrepreneur. Il peut s’agir d’un produit gratuit par semaine, d’une réduction sur certains produits ou sur l’ensemble du panier, d’une prise de participation minime dans la société, qui permettra donc de toucher des dividendes une fois que le commerce sera rentable, etc.
  • Le prêt d’honneur. Ce dispositif proposé par Réseau Entreprendre et Initiative France permet d’obtenir un prêt à taux zéro et sans garanties dans le cadre d’un projet de création, de reprise ou de développement d’entreprise. Le montant du prêt d’honneur varie de 3000 à 50 000 euros pour Initiative France, et de 10 000 à 50 000 euros pour Réseau Entreprendre, parfois jusqu’à 90 000 euros dans le cas d’un projet innovant. Ce prêt d’honneur a un effet levier particulièrement important auprès des banques, qui y voient un gage de sécurité et de viabilité du projet et accorderont ainsi plus facilement un crédit professionnel.
  • La garantie égalité femmes. Cette garantie est dédiée aux femmes entrepreneuses qui souhaitent créer, reprendre ou développer une entreprise, peu importe le secteur d’activité. Elle couvre jusqu’à 80 % du montant du prêt bancaire, dans une limite fixe de 50 000 euros.
  • L’ARCE (aide à la reprise et à la création d’entreprise). Cette aide financière de l’État consiste à récupérer, en un seul versement, 45 % des droits aux allocations restant à un demandeur d’emploi. À noter que pour les contrats de travail qui ont pris fin à compter du 1er juillet 2023, cette somme s’élève à 60 % des droits d’aide au retour à l’emploi (ARE).

Quelles sont les autres aides disponibles pour l’ouverture d’un commerce de proximité (supérette, épicerie fine, magasin de village, etc.) ?

En plus du prêt d’honneur, de la garantie égalité femmes et de l’ARCE, l’entrepreneur peut bénéficier de :

  • L’ACRE (aide à la création ou à la reprise d’une entreprise). Cette aide financière de l’État consiste en une exonération partielle des charges sociales de l’entrepreneur, qui peut en bénéficier dès lors qu’il est demandeur d’emploi indemnisé ou inscrit depuis plus de 6 mois au cours des 18 derniers mois, âgé de moins de 26 ans, âgé de moins de 30 ans et en situation de handicap, bénéficiaire de l’allocation de solidarité spécifique (ASS) ou du revenu de solidarité active (RSA), sous contrat d’appui au projet d’entreprise (Cape), ou encore travailleur indépendant exerçant sous le régime micro-social. Le montant de l’exonération varie selon le statut juridique de l’entreprise et les revenus dégagés. L’entrepreneur peut bénéficier de cette aide sur une période de 12 mois.
  • Le NACRE (nouvel accompagnement à la création ou la reprise d’entreprise). Cette aide de l’État consiste à accompagner l’entrepreneur dans son projet de création ou de reprise d’entreprise. Afin de pouvoir en profiter, il faut être bénéficiaire de l’aide au retour à l’emploi (ARE), de l’allocation de sécurisation professionnelle (ASP), de l’allocation de solidarité spécifique (ASS) ou du revenu de solidarité active (RSA), ou encore être âgé de moins de 26 ans, être âgé de moins de 30 ans et en situation de handicap, être salarié ou licencié d’une entreprise en sauvegarde de justice, redressement judiciaire ou liquidation judiciaire, etc. Le NACRE a une durée maximale de 3 ans. Il est structuré en 3 volets, à savoir l’aide au montage du projet (4 mois dans le cas d’une création, 6 dans le cas d’une reprise), l’aide à la structuration financière du projet (4 mois dans le cas d’une création, 6 dans le cas d’une reprise) et l’accompagnement du démarrage et du développement de l’entreprise (3 ans dans le cas d’une création et d’une reprise).

Rejoindre une franchise, est-ce rentable ?

Les banques accordent plus facilement des prêts pour des projets de création d’entreprise avec signature d’un contrat de franchise, tout simplement parce que rejoindre une franchise est le plus souvent gage de rentabilité et de sécurité financière. Les commerces en franchise bénéficient en effet d’un accompagnement de la part du franchiseur dans la conception et la mise en place du projet ainsi que d’un soutien logistique et marketing important, et ils appliquent un concept et un modèle de gestion économique ayant déjà fait leurs preuves. Par ailleurs, ces épiceries en franchise profitent de la notoriété de l’enseigne, généralement connue à l’échelle nationale, et ont donc des clients fidèles et nombreux dès leur ouverture.

Comment rejoindre une enseigne en franchise ?

Afin de rejoindre une enseigne en franchise, l’entrepreneur doit effectuer plusieurs démarches :

  • Choisir un emplacement idéal en analysant bien les concurrents et en s’assurant que l’enseigne n’est pas déjà implantée dans cette zone géographique
  • Réaliser son étude de marché
  • Rédiger son business plan
  • Envoyer un dossier au franchiseur selon ses modalités
  • Si retenu, signer un contrat de franchise
  • Verser un droit unique d'entrée en franchise
  • Verser des redevances annuelles

Peut-on ouvrir une épicerie en tant que micro-entrepreneur (anciennement auto-entrepreneur) ?

Le statut de la micro-entreprise présente des avantages certains. Il n’y a aucuns frais de création d’entreprise et la comptabilité est extrêmement simplifiée, de même que les régimes fiscal et social. 

Cependant, il impose des contraintes particulièrement importantes pour des entreprises telles que les épiceries. Le chiffre d’affaires est notamment limité à un plafond de 188 700 euros par an, et l’entreprise ne peut pas récupérer la TVA versée sur ses achats de marchandise tant qu’elle n’a pas dépassé le seuil annuel de 101 000 euros de chiffre d'affaires. 

S’il est légalement possible d’ouvrir une épicerie en tant que micro-entrepreneur, cette démarche n’est cependant pas recommandée. Les épiciers privilégient plutôt les statuts de société à responsabilité limitée (SARL), d’entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée (EURL), de société par actions simplifiée (SAS) ou encore de société par actions simplifiée unipersonnelle (SASU).

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