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Comment vendre son restaurant ?

Départ à la retraite, changement de carrière, déménagement, problèmes familiaux, difficultés financières, envies de renouveau sur le plan économique… Il existe de nombreuses raisons pour lesquelles un entrepreneur cherche à vendre son restaurant. La cession d’un fonds de commerce est une affaire complexe, qui demande une belle préparation ainsi que l’intervention de professionnels. Afin de vendre son restaurant dans les meilleures conditions et les meilleurs délais possibles, il convient donc de bien s’organiser et de procéder avec méthode. Découvrez dans ce petit guide toutes les informations nécessaires pour réussir la cession de votre restaurant !

Qu’est-ce qu’un fonds de commerce ?

Un fonds de commerce est constitué d’un ensemble d’éléments qui permettent à l’entreprise d’exercer son activité. Ces éléments sont :

  • Corporels — Il s’agit de l’ensemble des biens matériels appartenant à l’entreprise, par exemple les équipements, la vaisselle, le stock de matières premières, etc.
  • Incorporels — Il s’agit des biens immatériels de l’entreprise, par exemple les contrats de travail, le droit au bail, le nom commercial, la réputation, l’image de marque, le portefeuille de clients, les contrats avec les fournisseurs, la zone de chalandise, les autorisations administratives, la licence en débit de boissons, etc.

Les dettes et les créances ne sont pas incluses lors de la cession d’un fonds de commerce, et restent donc à la charge du cédant.

Dans le cas d’un restaurant, le fonds de commerce comprend :

  • L’emplacement géographique (attractivité commerciale de la zone, clientèle présente dans la zone de chalandise, concurrence à proximité, taux de fréquentation, zone touristique, etc.)
  • Le droit au bail
  • L’aménagement des locaux et de la terrasse extérieure
  • Le matériel, dans un certain état
  • Le stock de matières premières (ingrédients, alcools, etc.)
  • Les salariés (niveau de qualification, niveau de compétences, expérience professionnelle, expérience au sein du restaurant, cohésion d’équipe, rapport avec les clients fidèles, etc.)
  • Les contrats avec les fournisseurs et éventuels partenaires
  • La réputation et la base de clientèle

Comment calculer le prix de vente d’un fonds de commerce ?

Faire appel à un comptable

La première chose à effectuer consiste à évaluer le prix de vente de son restaurant. Les comptables et experts-comptables peuvent procéder à une évaluation de la valeur du fonds de commerce. Si cette opération n’est pas gratuite, elle a cependant des avantages non négligeables, qui pourront faciliter la vente du restaurant :

  • L’entrepreneur a l’assurance qu’il vend son commerce à son juste prix. Cela signifie qu’il ne perd pas d’argent en cas de sous-estimation du prix de vente du restaurant, et qu’il ne fera pas fuir les potentiels repreneurs en cas de surestimation du prix de vente du restaurant.
  • Les potentiels acquéreurs ont l’assurance que le prix proposé correspond bien à la valeur réelle de l’entreprise. Ils seront donc moins enclins à négocier les prix à la baisse. Par ailleurs, faire appel à un prestataire extérieur permet de créer un lien de confiance entre le cédant et les personnes intéressées dans la reprise du fonds de commerce.

Si l’entrepreneur souhaite réaliser lui-même l’estimation de la valeur de son restaurant, il peut utiliser une ou plusieurs méthodes : la méthode de la rentabilité, la méthode des barèmes et la méthode par comparaison.

Utiliser la méthode de la rentabilité

La méthode de valorisation par la rentabilité se concentre sur les bénéfices réalisés par l’entreprise au cours de 3 dernières années, ainsi que sur leur évolution. Plus une entreprise est rentable, plus le nouvel acquéreur pourra se rémunérer, et plus la valeur du fonds de commerce sera élevée. La prise de risques est également bien moins importante lorsque l’acquéreur rachète un restaurant rentable.

La méthode de la rentabilité consiste à multiplier les résultats de l’entreprise par un coefficient généralement compris entre 2 et 10. Ainsi : 

VE (valeur de l’entreprise) = Résultat x Multiple.

Les résultats pris en compte dans ce calcul peuvent être de différente nature : le résultat net, l’Excédent Brut d’Exploitation (EBE), l’Excédent Net d’Exploitation (ENE), le résultat courant avant impôts ou la capacité d’autofinancement de l’entreprise.

Le multiple utilisé dans ce calcul dépend de plusieurs facteurs :

  • Le type de résultats utilisés dans le calcul
  • La localisation géographique du commerce
  • Le montant du loyer
  • La réputation de l’établissement
  • L’état des locaux
  • L’état de l’équipement
  • Les dettes contractées par le propriétaire
  • Etc.

Par exemple, un restaurant très bien situé et qui bénéficie d’une forte fréquentation donne lieu à l’utilisation d’un multiple plus élevé qu’un restaurant situé en zone rurale, avec peu de visibilité.

Utiliser la méthode de valorisation par le chiffre d’affaires ou méthode des barèmes

La méthode de valorisation par le chiffre d’affaires est relativement simple à mettre en œuvre. Elle consiste ainsi à multiplier le chiffre d’affaires toutes taxes comprises (TTC) de l’entreprise par un coefficient dont la valeur est déterminée par un barème qui dépend du type d’entreprise. Le barème le plus connu provient du livre Évaluation, des éditions Francis Lefebvre. Ainsi :

VE (valeur de l’entreprise) = CA TTC (chiffre d’affaires TTC) x Coefficient.

Cette méthode est cependant à utiliser avec précaution, car elle ne reflète pas la rentabilité de l’entreprise et ignore de très nombreux éléments qui ont pourtant un impact significatif sur la valeur de l’établissement.

Utiliser la méthode de la comparaison (restaurants ayant le même concept, restaurants à proximité, etc.)

Lorsqu’il applique la méthode de la comparaison, l’entrepreneur évalue la valeur de son fonds de commerce en fonction d’autres établissements du même type et ayant fait l’objet d’une transaction au cours des dernières années. Il doit ainsi comparer des restaurants ayant à peu près la même superficie, le même standing, le même concept, les mêmes effectifs, le même type d’emplacement géographique, etc., puis déterminer le prix de cession de son commerce en fonction des prix de vente de ces établissements.

Afin de trouver toutes les données chiffrées nécessaires pour appliquer cette méthode, l’entrepreneur peut contacter des syndicats, la Chambre de Commerce et d’Industrie (CCI), les chambres consulaires, la chambre départementale des notaires ou encore des cabinets d’experts-comptables.

Quand vendre son commerce ?

Il n’y a pas de période privilégiée pour mettre en vente son restaurant. Les opportunités varient grandement et souvent aléatoirement, et toutes les périodes sont propices à une cession de fonds de commerce. L’important consiste à régulièrement mettre à jour ou republier ses annonces, afin de s’assurer qu’elles apparaissent bien dans les résultats de recherche sur les différents sites internet concernés. 

Comment rédiger son annonce de vente de fonds de commerce et où la poster ?

La rédaction de l’annonce est une étape cruciale pour un projet de cession d’entreprise, puisque c’est cette publication qui retiendra ou non l’attention des potentiels acheteurs. L’annonce doit ainsi comporter plusieurs éléments :

  • Le prix de vente du fonds de commerce
  • Des photos mettant en valeur le local commercial et le bon état du matériel. Il convient de bien jouer sur la luminosité afin de capturer et valoriser l’ambiance du restaurant. Il est possible de mettre des photos avec la clientèle, mais il faudra dans ce cas flouter les visages. Il est souvent recommandé de faire appel à un photographe professionnel.
  • L’emplacement du restaurant et ses avantages.
  • Les spécificités du bail commercial.
  • Le nombre de salariés de l’établissement, ainsi que leur savoir-faire s’il mérite d’être mis en avant
  • Quelques données financières, notamment le chiffre d’affaires annuel du restaurant
  • Le motif de la vente

Par ailleurs, la présentation et la rédaction de l’annonce doivent être particulièrement soignées.

L’entrepreneur peut publier son annonce sur divers sites internet, par exemple :

  • Le site de la Chambre de Commerce et d’Industrie (CCI)
  • Fusacq.com
  • Transentreprise.com
  • Reprise-entreprise.bpifrance.fr
  • Cessionpme.com
  • Les réseaux sociaux

L’entrepreneur ne doit surtout pas hésiter à parler de son projet de cession d’entreprise autour de lui et à ainsi profiter du bouche-à-oreille, surtout s’il a un bon réseau dans le domaine de la restauration.

Faut-il passer par une agence spécialisée ou immobilière pour sécuriser sa reprise ?

L’entrepreneur qui souhaite revendre son restaurant doit nécessairement se faire accompagner par un professionnel, en particulier en ce qui concerne la préparation du compromis de vente et/ou de l’acte de vente, et lors de la transaction financière après la signature de l’acte de vente.

Il peut également avoir recours, de façon facultative, à un cabinet de conseil spécialisé ou à une agence immobilière. Ces professionnels proposent généralement de prendre en charge la cession du fonds de commerce de A à Z, en échange d’une prime dont le montant sera répercuté sur le prix de vente du restaurant. Leur principal avantage est qu’ils disposent du réseau et de tous les outils nécessaires pour commercialiser le bien, c’est-à-dire pour publier et faire circuler l’annonce, et s’assurer qu’elle atteint le maximum d’acheteurs potentiels. Par ailleurs, les cabinets spécialisés et les agences immobilières sont des experts dans ce type de transaction, et sauront donc prendre des photos avantageuses et rédiger une annonce vendeuse, qui saura susciter l’intérêt des lecteurs. Ils s’occuperont également de réactualiser l’annonce et de s’assurer qu’elle est publiée régulièrement afin de rester en tête des résultats de recherche.

Combien de temps faut-il pour vendre un restaurant ?

Il est difficile d’évaluer la durée nécessaire pour la vente d’un fonds de commerce, car elle dépend de l’attractivité du restaurant et de sa localisation géographique. Certaines zones seront en effet plus prisées par les potentiels acheteurs, qui seront plus nombreux à consulter l’offre. En règle générale, il faut compter plusieurs mois, voire plusieurs années, pour assurer la reprise de son restaurant.

Comment se passe une vente de fonds de commerce ?

Si le fonds de commerce est soumis au droit de préemption, c’est-à-dire si la mairie a le droit d’acquérir le restaurant en priorité avant tout autre acheteur, l’entrepreneur doit obligatoirement informer la commune de son projet de vente. Par ailleurs, il devra également informer ses salariés au moins 2 mois avant la signature de l’acte de vente, et ce afin de laisser aux employés le temps, s’ils le désirent, de faire une proposition d’achat du fonds de commerce.

L’acquéreur et le cédant peuvent signer un compromis de vente avant de signer l’acte de vente. Ce contrat facultatif permet de définir au préalable un certain nombre d’éléments qui paraîtront dans l’acte de vente en lui-même. 

La cession d’un fonds de commerce, quel qu’il soit, nécessite la rédaction et la signature d’un acte de vente. L’acte de vente doit contenir plusieurs informations :

  • Le prix de vente du fonds de commerce
  • Le chiffre d’affaires et les résultats enregistrés au cours des 3 dernières années
  • Toutes les informations essentielles concernant le bail commercial
  • Les privilèges et les nantissements liés au fonds de commerce
  • S’il existe, le nom du précédent cédant et le prix de rachat du fonds de commerce

Afin de préparer la rédaction de l’acte de vente, il est nécessaire de réunir un certain nombre de documents :

  • La pièce d’identité et le livret de famille si le cédant est une personne physique
  • Les statuts de la société, le Kbis de moins de 3 mois et le procès-verbal de l’assemblée générale qui autorise la cession du restaurant si le cédant est une personne morale
  • La copie du contrat de bail du local commercial et l’état des lieux d’entrée
  • Le titre de propriété du local commercial
  • La liste exhaustive de tous les éléments du fonds de commerce
  • La copie de tous les contrats (contrats de travail, contrats avec les fournisseurs, contrats d’assurance, etc.)
  • Le nom et le contact de l’expert-comptable du restaurant
  • Les bilans, chiffres d’affaires, bénéfices, liasses fiscales et comptes de résultats des 3 derniers exercices
  • La copie des actes de prêt en cours

Une fois l’acte de vente signé, le vendeur devra réaliser un certain nombre de formalités administratives. Il devra ainsi enregistrer l’acte de vente auprès du service des impôts des entreprises, afin que ce dernier puisse calculer le montant des taxes et des droits d’enregistrement que l’acheteur devra verser. À noter que si le repreneur est un salarié ou un membre de la famille du cédant, il peut sous certaines conditions bénéficier d’un abattement de 300 000 euros.

L’acheteur devra par ailleurs publier un avis sur un support d’annonces légales, et ce au plus tard 15 jours après la signature de l’acte de vente. Enfin, il devra immatriculer son entreprise en se rendant sur le site du guichet unique des entreprises.

À noter que tous les frais de notaire sont à la charge du repreneur.

Comment récupérer l’argent de la vente d’un fonds de commerce ?

Le repreneur n’a pas le droit de verser le montant dû directement au cédant. Il doit passer par un tiers, par exemple un notaire, qui réceptionne l’argent et bloque la somme pendant 10 jours après la signature de l’acte de vente. Ce délai d’attente est obligatoire. Il permet aux créanciers de solliciter le versement des dettes contractées par l’ancien propriétaire du restaurant et qu’il n’a pas encore réglées. Ces créances impayées seront retenues sur le prix de vente du fonds de commerce : ainsi, les créanciers pourront être payés sans que cela impacte le montant déboursé par l’acheteur.

Une fois le délai de 10 jours passé, le tiers (notaire, avocat, etc.) versera la somme au cédant, moins le montant des éventuelles créances.

Reprendre ou acheter un restaurant : quels sont les avantages et les inconvénients ?

Lorsqu’il rachète un fonds de commerce, l’acheteur fait l’acquisition d’un restaurant déjà existant, qui dispose de tous les équipements nécessaires à son bon fonctionnement. Les cuisines sont ainsi déjà agencées et équipées, de même que la salle de restauration et le bar. Le personnel est rodé aux bonnes pratiques de l’établissement et il existe le plus souvent une forte cohésion d’équipe, sauf problèmes humains majeurs. L’acquéreur bénéficie de la réputation du restaurant et d’une clientèle fidèle, au moins durant les premiers mois après la reprise du fonds de commerce. Les contrats d’approvisionnement sont déjà négociés, de même que les contrats d’assurance et les éventuels partenariats avec des entreprises tierces. Le chiffre d’affaires est stabilisé dès les premiers jours suivant la reprise du restaurant, alors qu’il faut généralement plusieurs mois à plusieurs années après l’ouverture d’un restaurant pour stabiliser son chiffre d’affaires.

La reprise d’une entreprise est bien plus rapide à mettre en place que la création d’une entreprise, à partir du moment où l’entrepreneur a trouvé le fonds de commerce à reprendre. Par ailleurs, les banques accordent plus facilement des crédits professionnels dans le cas d’une reprise d’entreprise.

Les restaurants sont cependant des commerces particuliers, et si l’acquéreur souhaite prendre les fonctions de chef de cuisine, c’est l’identité même de l’établissement qui sera changée. L’entrepreneur peut ainsi décider de changer complètement la carte du restaurant, le type de cuisine proposée, la qualité des ingrédients utilisés et donc les fournisseurs, la façon de fonctionner de l’entreprise, ou encore la décoration en salle. Il devra dans ce cas s’assurer que la transition se passe dans les meilleures conditions, en particulier avec le personnel.

Il est souvent difficile de dénicher la bonne affaire. Il faut se montrer patient et assidu, et éplucher toutes les annonces de cession d’entreprise dans la région envisagée. Par ailleurs, la reprise d’un restaurant coûte plus cher que sa création, et les banques demanderont donc un apport personnel plus élevé.

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