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Comment devenir traiteur à son compte ?

Mise en rayon de plats préparés par un traiteur

Passionnant et diversifié, le métier de traiteur attire chaque année près de 2000 nouveaux adeptes. Si certains cherchent à se faire embaucher dans une entreprise existante, d'autres se lancent dans la grande aventure de l'entrepreneuriat et s'installent à leur compte. Quelles sont les démarches requises ? Quelles obligations doit-on respecter ? On fait le point.

Les formations

Comment faire pour devenir traiteur sans diplôme ?

Aucun diplôme n'est requis pour devenir traiteur salarié ou à son compte. La profession est accessible à tous, dès lors qu'elle concerne la préparation de plats pour une vente à emporter et/ou l'organisation d'évènements.

Il est cependant obligatoire de détenir un diplôme pour exercer les métiers de charcutier-traiteur, boucher-charcutier-traiteur et poissonnier-traiteur. Ces professions sont en effet réglementées et nécessitent une certification spécifique (CAP charcutier-traiteur, bac pro poissonnier-écailler-traiteur, etc.).

Quelles formations obligatoires pour ouvrir son entreprise de traiteur ?

L'entreprise doit obligatoirement compter dans ses effectifs au moins une personne ayant suivi une formation en hygiène alimentaire, par exemple une formation HACCP, ou titulaire d'une certification qui répond à cette obligation de formation, par exemple un CAP cuisine ou un TP cuisinier.

Ainsi, si le traiteur souhaite s'installer à son compte et ne pas embaucher de salarié, il doit obligatoirement détenir un diplôme particulier ou suivre cette formation en hygiène alimentaire.

La création d'entreprise 

Quel statut choisir (micro-entreprise, SARL, etc.) ?

Selon son projet professionnel et ses ambitions, l'entrepreneur peut opter pour différentes formes juridiques :

  • La micro-entreprise - Courant chez les traiteurs indépendants, ce statut permet une gestion administrative et fiscale simplifiée. L'auto-entrepreneur est cependant considéré comme seul responsable de l'entreprise, et il engage donc sa propre personne et son patrimoine personnel en cas de faillite ou de litige. Les charges sociales correspondent à un pourcentage du chiffre d'affaires et ce dernier est plafonné à 176 200 € par an pour les activités commerciales (vente de plats et boissons à emporter) et à 72 600 € par an pour les prestations de service (organisation de réception). L'auto-entrepreneur ne peut pas embaucher de salarié.
  • La SARL et l'EURL - Ce statut juridique est idéal pour les petites entreprises. La société à responsabilité limitée protège le dirigeant et ce dernier n'a pas à engager son patrimoine personnel. Si l'entrepreneur n'envisage pas d'embaucher de salarié, il peut opter pour le statut d'entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée.
  • La SAS et la SASU - La société par actions simplifiées convient aux entreprises ayant de plus grandes ambitions. Le statut prévoit en effet l'arrivée de nouveaux investisseurs et le versement de dividendes à tous les associés. Si l'entrepreneur ne souhaite pas s'associer, il peut ouvrir une société par actions simplifiées unipersonnelle. Il pourra par la suite modifier le statut en SAS s'il souhaite intégrer un associé.

Comment rédiger son business plan ?

Le business plan est un document primordial lors de la création ou reprise d'entreprise. Il permet :

  • De structurer son projet, de réfléchir à tous les aspects juridiques, financiers et humains de l'entreprise, de définir les besoins en financement, la temporalité du projet, etc.
  • De présenter clairement son projet à de potentiels investisseurs et partenaires et de faciliter la recherche de financements

L'entrepreneur doit au préalable effectuer une étude de marché, décider du statut juridique de l'entreprise (en savoir plus sur le statut d'auto-entrepreneur)  et de son nom. Il pourra alors rédiger ce document, qui contient toutes les informations concernant les activités de l'entreprise, ses effectifs, ses objectifs, ses besoins matériels, ses prévisions de rentabilité, son taux de marge, le fonds de commerce à reprendre ou non, etc.

Afin de rédiger un business plan de qualité, il faut rester synthétique, faire preuve de réalisme, justifier toutes ses données et prévisions financières, mentionner les difficultés éventuelles et ne pas hésiter à valoriser ses produits et services ainsi que son équipe.

Quel budget pour ouvrir son entreprise de traiteur ?

Selon la nature du projet, le budget nécessaire varie considérablement. Le budget total d'un projet de création d'entreprise de traiteur comprend :

  • Le coût du local - Si le porteur de projet ne souhaite pas exercer son activité de traiteur à domicile, il doit acheter ou louer un local commercial où il fabriquera et vendra ses plats. Le coût du local varie selon son emplacement, sa taille ou encore les travaux à effectuer. Le budget doit intégrer le pas-de-porte, le dépôt de garantie, ainsi que les premiers mois de loyer.
  • Le coût du matériel - Le traiteur a besoin d'un matériel spécifique qui dépend de ses objectifs de vente, de la taille de son entreprise et du type de cuisine proposée. Le coût de l'équipement du laboratoire de cuisine peut ainsi varier de quelques milliers d'euros à quelques dizaines de milliers d'euros. Si le traiteur propose également des services dans l'évènementiel, il peut acheter du matériel supplémentaire (vaisselle de service, sonorisation, éclairage, etc.).
  • Les frais administratifs
  • Les frais d'embauche
  • Le budget communication - Création d'une identité visuelle et d'un site internet, mise en place et publicité sur les réseaux sociaux, etc.
  • Les frais d'assurances obligatoires (véhicules, local, etc.) et non obligatoires (responsabilité civile, assurance multirisque, etc.)

L'entrepreneur peut faire appel à des banques ou à du financement participatif afin de lever des fonds pour la création de son entreprise.

Où effectuer ses démarches de création d'entreprise ?

L'activité de traiteur est considérée comme de nature artisanale. Dans le cas où l'entreprise compte plus de 10 salariés, elle est considérée comme commerciale, sauf dans le Bas-Rhin, le Haut-Rhin et la Moselle, où elle reste artisanale peu importe le nombre de salariés.

Depuis le 1er janvier 2023, toutes les démarches de création d'entreprise sont à effectuer auprès du guichet unique, quel que soit le statut de l'entreprise (micro-entreprise, SAS, SARL, etc.) et la nature de l'activité (artisanale, commerciale, agricole ou libérale). Il remplace les anciens centres de formalités des entreprises (CFE), tels que les chambres des métiers et de l'artisanat (CMA) ou les chambres de commerce et d'industrie (CCI).

Le guichet unique centralise, sur le site https://formalites.entreprises.gouv.fr/, toutes les formalités concernant la création et la modification d'entreprise. Il est géré par l'INPI.

La réglementation

Quelle réglementation pour les activités de vente à emporter ?

Le traiteur doit détenir une licence pour la vente de boissons alcoolisées à emporter :

  • La petite licence à emporter, pour les alcools du 3e groupe (vins, cidres, bières, etc.)
  • La licence à emporter, pour tous les alcools

Il doit effectuer une déclaration auprès de la direction départementale en charge de la protection des populations (DDPP) ou des directions départementales de l’emploi, du travail, des solidarités et de la protection des populations (DDETSPP) dès lors qu'il vend des plats contenant des denrées animales ou d'origine animale.

Il doit par ailleurs respecter toutes les règles d'hygiène et de sécurité alimentaire en vigueur, afficher l'origine de ses produits notamment en ce qui concerne la viande et indiquer tous les ingrédients pouvant provoquer des allergies ou des intolérances alimentaires.

Enfin, il est interdit d'utiliser du plastique à usage unique comme contenant pour les plats à emporter.

Quelle réglementation pour les traiteurs indépendants à domicile ?

Les traiteurs à domicile doivent se soumettre à toutes les réglementations citées plus haut et :

  • Définir leur adresse personnelle comme siège de l'entreprise
  • S'assurer que leur immeuble ou copropriété autorise l'exercice de leur activité
  • S'ils reçoivent du public, respecter toutes les normes ERP en matière de sécurité incendie et d'accessibilité (installations électriques aux normes, installation d'un système d'alarme incendie, bâtiment et locaux accessibles aux personnes à mobilité réduite, etc.)

Quelles obligations comptables lorsque l'on est auto-entrepreneur ?

Les auto-entrepreneurs, bien que soumis à un régime simplifié, doivent malgré tout répondre à certaines obligations comptables, notamment :

  • Déclarer leur chiffre d'affaires tous les mois ou tous les 3 mois
  • Facturer leurs clients conformément aux normes en vigueur
  • Posséder un compte bancaire (s'il ne souhaite pas ouvrir de compte bancaire professionnel, le traiteur peut utiliser son compte personnel)
  • Tenir un livre des recettes encaissées, à mettre à jour au minimum tous les 3 mois

Quelles démarches pour vendre sur les marchés ?

L'entrepreneur doit obligatoirement détenir une carte de commerce ambulant dès lors qu'il vend des produits en dehors de la commune où est domiciliée son entreprise et si un emplacement fixe sur le marché ne lui a pas été attribué. Il doit par ailleurs demander auprès de la commune une autorisation d'occupation temporaire du domaine public. Cette autorisation est nécessaire pour la vente sur les marchés tout autant que sur les bords de route.

Quel est le salaire moyen d'un traiteur à son compte ?

Le salaire d'un traiteur chef d'entreprise dépend du succès de sa société, de sa taille et de ses choix stratégiques (reversement de dividendes ou non, rémunération moins élevée en faveur d'une meilleure trésorerie, etc.). Il peut par ailleurs choisir de profiter de différents avantages en nature, par exemple un véhicule de fonction, téléphone, ordinateur, forfait téléphonique et internet, dépenses dans les restaurants, etc.

Un traiteur à son compte touche généralement plus qu'un traiteur salarié. Il est cependant en situation précaire, puisque sa rémunération dépend entièrement des ventes de son entreprise au cours des mois précédents, et il bénéficie de peu de protection sociale. S'il tombe malade, par exemple, et qu'il ne peut plus assurer son activité pendant quelque temps, il risque de subir une forte perte de revenus. Pour cette raison, il est recommandé de souscrire à une mutuelle ou à une assurance multirisque.