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Comment rédiger le business plan d'une cave à vin ?

Homme sur son ordinateur

Vous rêvez de créer votre propre cave à vin et vous êtes à la recherche des étapes à suivre pour rédiger un business plan efficace ? Retrouvez dans cet article toutes les informations essentielles pour rédiger un business plan et vous aider à mettre en place votre projet de cave à vin.

Quelles sont les étapes à suivre pour créer un projet de cave à vin ?

Le concept

Il faut tout d’abord bien réfléchir à son concept d’entreprise. En fonction de ce dernier, de nombreux paramètres peuvent en effet changer, et il convient d’avoir une solide idée de son futur commerce avant de commencer ses démarches.

L’entrepreneur doit donc se poser les bonnes questions. Souhaite-t-il vendre uniquement du vin, ou bien d’autres alcools ? S’agit-il d’alcools forts de type spiritueux ? Envisage-t-il de consacrer une partie de son commerce à la consommation d’alcool sur place, par exemple en proposant des services de bar à vin ? Souhaite-t-il proposer des séances de dégustation ou des cours d’œnologie pour les amateurs de vin ? Souhaite-t-il ouvrir un e-commerce et vendre ses vins et autres produits en ligne ? Souhaite-t-il proposer un service de livraison à domicile ? Souhaite-t-il se spécialiser dans des vins spécifiques (bios, sans sulfites, locaux, etc.) ? Où compte-t-il s’implanter ? 

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L’étude de marché

Une fois son concept bien défini, l’entrepreneur peut procéder à l’étude de marché. Cette dernière sert à valider le concept ou à ajuster certains éléments en fonction de ses résultats, et ce afin de maximiser les chances de succès de l’entreprise.

L’étude de marché consiste à analyser certains éléments clés du projet, en fonction du concept et de l’emplacement choisi :

  • Le marché - chiffre d’affaires en France, évolutions, part à l’international, réglementation, normes d’hygiène, technologie, etc.
  • L’environnement concurrentiel - concurrents directs tels que les autres caves à vin et indirects tels que les entreprises de la grande distribution et les épiceries fines, forme juridique des sociétés, horaires d’ouverture, chiffre d’affaires, prix pratiqués, points forts, points faibles, politique commerciale, etc.
  • L’offre - les produits, leur provenance, leur qualité, leurs spécificités, leur temps de conservation, leur prix, le positionnement par rapport à la concurrence, les services, etc.
  • Les clients - leurs habitudes de consommation, leur pouvoir d’achat, leur catégorie socioprofessionnelle, leur lieu de vie ou de travail, leur langue et leurs moyens de communication, leurs besoins, leurs attentes, etc.
  • La stratégie marketing - offres promotionnelles pratiquées dans le milieu, programme de fidélité, type de communication sur les réseaux sociaux, auprès de la presse, etc.

Le choix du statut juridique

L’entrepreneur doit choisir le statut juridique de sa future cave à vin. Ce choix dépend de plusieurs points essentiels :

  • Souhaite-t-il s’associer ?
  • Souhaite-t-il protéger son patrimoine personnel et professionnel ?
  • Souhaite-t-il une gestion fiscale simplifiée ?
  • Quel mode d’imposition préfère-t-il, l’impôt sur le revenu ou l’impôt sur les sociétés ?
  • Souhaite-t-il être assimilé salarié en tant que gérant ?
  • Prévoit-il de futures entrées au capital social de l’entreprise ?

Les démarches administratives de création d’entreprise et leur coût dépendront de la forme juridique choisie.

La rédaction du business plan

Après avoir bien défini son concept, réalisé son étude de marché et décidé du statut juridique de sa future cave à vin, l’entrepreneur peut passer à la rédaction du business plan. Ce document sert de fil rouge tout au long du projet entrepreneurial, des premières étapes de création d’entreprise aux premières années d’existence du commerce. Il sert également à défendre son projet auprès des investisseurs, dans l’objectif de sécuriser les financements nécessaires à l’ouverture de la cave à vin.

La recherche de financements

La recherche de financements est une étape délicate. L’entrepreneur devra présenter son projet auprès de potentiels investisseurs, la plupart du temps des établissements bancaires, et prouver la viabilité de sa cave à vin via son business plan et des entretiens. L’objectif est de rassurer les investisseurs et de leur démontrer que le projet est réfléchi et rentable, et que la prise de risques est limitée.

Les banques demandent un apport personnel de 20 à 30 % du montant total nécessaire à la création d’entreprise. Afin de le constituer, l’entrepreneur peut :

  • Utiliser son patrimoine personnel, par exemple son épargne ou l’argent gagné à la suite d’une vente de bien immobilier ou d’un véhicule.
  • S’associer et ainsi bénéficier d’une entrée au capital social de la cave à vin.
  • Se faire aider par ses proches grâce à des dons ou des prêts d’argent, qui peuvent être régulés par un professionnel, par exemple un notaire.
  • Bénéficier d'une aide de l'État, notamment le prêt d'honneur.
  • Utiliser une plateforme de crowdfunding, aussi appelée plateforme de financement participatif, qui lui permettra de récolter de très nombreuses sommes d’un faible montant. En échange, les donateurs reçoivent des contreparties dont la nature peut varier. Il peut par exemple s’agir d’une bouteille gratuite tous les mois, d’une remise immédiate sur certains produits ou encore d’une prise de participation dans l’entreprise.

Les démarches administratives 

Les démarches de création d’entreprise varient selon le statut juridique choisi. Elles sont par exemple simplifiées dans le cas d’une entreprise individuelle. Dans le cas d’une création de société (SARL, EURL, SAS, SASU, etc.), il faudra effectuer une publication d’avis de constitution dans un journal d’annonces légales, déposer le capital social de l’entreprise, etc.

L’essentiel des démarches administratives est à effectuer auprès du guichet unique des entreprises, qui remplace les centres de formalité d’entreprise pour les démarches liées à la création, la reprise et la fermeture d’entreprise.

À noter que, depuis 2019, il n’est plus obligatoire d’effectuer un stage de préparation à l’installation.

Comment rédiger un business plan ?

Le business plan doit être structuré en plusieurs parties interchangeables. Les informations présentées doivent être claires, concises et accessibles, et il faut donc éviter d’employer le jargon du secteur. Le business plan doit comprendre : 

  • Un executive summary- c’est-à-dire un résumé du projet, sur une ou deux pages, qui reprend les informations essentielles présentées dans le reste du document. Cette synthèse est à rédiger en dernier.
  • Une présentation de l’entreprise - c’est-à-dire un paragraphe comportant tous les éléments clés liés à l’entreprise (sa dénomination commerciale, son activité principale, ses activités secondaires, son emplacement, son statut juridique, ses objectifs à court, moyen et long terme, ses valeurs, son histoire, son capital social, etc.).
  • Une présentation de l’équipe - c’est-à-dire le fondateur de l’entreprise et ses éventuels associés, leurs compétences, leur savoir-faire, leur expérience professionnelle, leurs valeurs, leur vision pour l’entreprise, leur complémentarité en tant qu’équipe, etc.
  • Une présentation du futur personnel de la cave à vin - c’est-à-dire les salariés nécessaires au bon fonctionnement de l’entreprise, les compétences et connaissances attendues, le niveau de qualification requis, leur fonction exacte, etc.
  • Le marché - c’est-à-dire le contexte au niveau local, national et international, la concurrence, les fournisseurs, la réglementation, les évolutions du secteur, la saisonnalité du marché, etc.
  • L’offre - c’est-à-dire les produits et services vendus par la cave à vin, la qualité et le prix des produits, le positionnement par rapport à la concurrence, les besoins des clients auxquels ils répondent, etc.
  • La stratégie marketing - c’est-à-dire la façon dont l’entrepreneur souhaite faire connaître son entreprise, gagner de nouveaux clients et les fidéliser. Elle comprend la stratégie commerciale (offres promotionnelles envisagées, programme de fidélité, etc.) et la stratégie de communication (sur les réseaux sociaux, sur le site internet, campagne de flyers, etc.). Elle inclut également l’identité visuelle de l’entreprise ainsi que l’image de marque que l’entrepreneur souhaite véhiculer auprès de ses clients.
  • Les données financières - c’est-à-dire le business model de l’entreprise, son prévisionnel financier, le seuil de rentabilité, le taux de marge, la rentabilité attendue, les besoins en fonds de roulement, la marge appliquée à chaque produit, le plan de financement, etc.

Toutes les données financières devront être justifiées par un calcul exact et détaillé. Elles peuvent être illustrées par des graphiques. L’entrepreneur devra veiller à ne pas sous-estimer ni surestimer certains paramètres, et à prendre en compte les éventuels obstacles que pourra rencontrer la cave à vin au cours de son existence. Les banquiers seront en effet bien plus enclins à accorder un prêt bancaire à un gérant lucide et réaliste quant aux enjeux et aux difficultés d’un tel projet entrepreneurial.

Une fois son business plan rédigé, l’entrepreneur ne doit pas hésiter à le faire relire par ses proches, afin d’obtenir un avis extérieur. Il peut également bénéficier de l’aide de professionnels, par exemple d’un cabinet d’experts-comptables.

Où trouver des exemples de business plan (excel, PDF) ?

L’entrepreneur peut s’inspirer de modèles de business plan, à condition qu’ils soient fiables. Il existe des exemples gratuits sur internet, en provenance de sources sûres, notamment :

  • Le site de la BPI France
  • Le site Créerentreprise

Attention cependant, il sera probablement nécessaire d’adapter son business plan selon les spécificités du secteur et la personne à qui il est destiné (un banquier, un potentiel associé, un organisme semi-public proposant une aide financière, etc.).

Quel budget pour ouvrir une cave à vin ?

Lorsqu’il calcule les fonds nécessaires à l’ouverture d’une cave à vin, l’entrepreneur doit prendre en compte :

  • Les frais liés au local commercial, qui varient selon si l’entrepreneur l’achète ou le loue, selon ses dimensions, son emplacement géographique, la politique de la ville, les travaux d’aménagement et de remise aux normes à effectuer, etc.
  • Le coût d’achat du matériel (équipement de stockage des vins, présentoirs, étagères, caisse enregistreuse, matériel d’aide à la manutention, matériel informatique pour gérer la partie administrative, verres pour les dégustations, etc.)
  • Le coût d’achat du premier stock d’alcool, qui varie selon le choix des vins, la quantité que l’entrepreneur souhaite stocker dans son commerce, etc.
  • Les frais de communication (création d’un site internet pour la vente à distance, création d’une identité visuelle, campagne de communication sur les réseaux sociaux, impression de flyers, etc.)
  • Les frais d’assurance
  • Les frais d’embauche
  • Les frais comptables
  • Le coût du permis d’exploitation nécessaire à l’obtention d’une licence pour la vente d’alcool
  • Les éventuels droits d’entrée en franchise

L’entrepreneur doit ainsi compter au minimum 80 000 euros pour ouvrir une cave à vin d’environ 50 m2.

Réglementation : comment ouvrir sa propre cave à vin ?

Quelle formation pour ouvrir une cave à vin ?

Il n’est pas obligatoire d’être titulaire d’un diplôme particulier afin d’ouvrir sa propre cave à vin. L’entreprise n’a pas non plus l’obligation d’employer un salarié qualifié. Le gérant devra cependant suivre une formation de courte durée et non diplômante qui lui permettra d’obtenir un permis d’exploitation, lui-même obligatoire pour obtenir une licence de vente d’alcool à emporter ou à consommer sur place. 

Cette formation d’une durée d’environ 20 heures couvre tous les aspects législatifs liés à la vente d’alcool : répression de l’ivresse publique, protection des mineurs, prévention et lutte contre l’alcoolisme, contexte législatif concernant les stupéfiants, principes de la responsabilité civile et pénale, lutte contre le bruit, etc.

À l’issue de cette formation délivrée par un organisme agréé, l’entrepreneur obtient un permis d’exploitation valable 10 ans et renouvelable à condition de suivre une nouvelle formation, de 6 heures cette fois. L’entrepreneur pourra alors effectuer une demande de licence de vente d’alcool auprès de la mairie où est domiciliée son entreprise, et ce au moins 15 jours avant l’ouverture de la cave à vin. Attention, les communes ne peuvent délivrer qu’un nombre limité de licences. 

À noter que si l’entrepreneur compte ouvrir sa cave à vin la nuit, il devra obtenir un permis d’exploitation spécifique, délivré par un organisme spécial.

Par ailleurs, l’entrepreneur peut décider de suivre une formation diplômante afin d’acquérir le savoir-faire et le savoir-être nécessaires pour exercer le métier de caviste. Parmi les formations possibles, on peut citer le bac pro technicien conseil vente en alimentation (produits alimentaires et boissons), le CQP caviste, la formation attaché commercial en vins et spiritueux, ou encore la formation sommelier-conseil, caviste.

Enfin, il est possible de suivre une formation courte sur la création d’entreprise. La Chambre de Commerce et d’Industrie (CCI) propose notamment une formation intitulée « 5 jours pour entreprendre », qui se concentre sur la construction d’un projet cohérent avec le marché, la stratégie commerciale et marketing de l’entreprise, la stratégie financière de l’entreprise, la stratégie juridique, fiscale et sociale de l’entreprise, et enfin les indicateurs de pilotage à mettre en place pour gérer efficacement son entreprise. Cette formation de 5 jours, ouverte à tous les porteurs d’un projet de création ou de reprise d’une entreprise, coûte 690 euros TTC et est délivrée par les conseillers de la CCI ainsi que par des experts techniques tels que des avocats ou des notaires.

Quelle licence pour vendre de l’alcool ?

Il existe plusieurs types de licences pour la vente d’alcool. Dans le cadre d’une vente d’alcool à emporter, l’entrepreneur peut demander :

  • Une petite licence à emporter — Nécessaire pour la vente de boissons fermentées non distillées (boissons du 3e groupe telles que la bière, le cidre et le vin).
  • Une licence à emporter — Nécessaire pour la vente de tous types de boissons autorisées en France (telles que le rhum, le whisky, la vodka, etc.).

Afin d’obtenir l’une de ces licences, l’entrepreneur doit détenir un permis d’exploitation, être majeur ou émancipé, ne pas être sous tutelle, ne jamais avoir été condamné pour crime de droit commun ou délit de proxénétisme, et ne pas avoir été condamné il y a moins de 5 ans pour vol, escroquerie, recel, outrage public à la pudeur, arnaque, abus de confiance, etc.

Quelles sont les normes ERP à respecter ?

En tant qu’établissement recevant du public, la cave à vin doit respecter des normes dites ERP. Elles concernent :

  • L’accessibilité - les locaux doivent être accessibles pour les personnes à mobilité réduite, les personnes âgées, les personnes en fauteuil roulant, les personnes avec poussette, les femmes enceintes, etc.
  • La sécurité incendie - installation d’un dispositif d’alarme incendie, d’extincteurs, d’issues de secours clairement indiquées et facilement accessibles, maintenance régulière des installations techniques, contrôles réguliers des installations électriques, etc.

Quels sont les autres aspects de la réglementation à prendre en compte ?

L’entrepreneur doit clairement afficher l’origine des vins, notamment l’AOP, l’IGP ou encore le pays d’origine. Par ailleurs, il est strictement interdit :

  • De vendre à crédit des boissons du groupe 3, 4 et 5
  • De vendre de l’alcool à une personne mineure
  • D’ouvrir sa cave à vin le dimanche, sauf si elle se situe dans une zone commerciale, une grande gare, une zone touristique simple ou une zone touristique internationale, ou si l’entrepreneur a obtenu une dérogation préfectorale individuelle

Si l’entrepreneur souhaite exercer son activité de façon ambulante, par exemple en faisant la tournée des marchés ou en vendant ses produits depuis les bords de route, il doit obligatoirement détenir une carte de commerçant ambulant ainsi qu’une autorisation d’occupation temporaire du domaine public. Cette dernière peut être de 2 natures :

  • Un emplacement fixe ou volant pour les marchés, les foires, les halles, etc., et délivré par la commune ou l’organisateur de l’évènement
  • Un permis de stationnement, délivré par la commune pour l’occupation d’un bord de route municipale hors axe principal de la ville, ou délivré par la préfecture pour l’occupation du bord d’un axe principal de la commune ou du bord d’une route départementale ou nationale.

Comment bien gérer sa cave à vin pour en améliorer la rentabilité ?

Afin de s’assurer de la réussite de sa cave à vin, l’entrepreneur doit :

  • Veiller à la bonne gestion de ses stocks (éviter les ruptures de stock, faire des commandes en gros afin d’obtenir des réductions d’échelle, veiller à ce que les vins soient vendus avant qu’ils ne tournent, conserver les vins dans des conditions optimales, etc.).
  • Bien négocier ses contrats d’approvisionnement avec ses fournisseurs.
  • Former son personnel, en particulier le personnel de vente, afin que les salariés puissent conseiller au mieux les clients.
  • Équiper la cave à vin avec du matériel adapté afin de limiter les risques professionnels, notamment avec l’acquisition d’équipements d’aide à la manutention tels que des transpalettes, des diables, des chariots, etc.
  • Organiser des évènements (atelier d’œnologie, dégustation, etc.) afin d’attirer et de fidéliser sa clientèle.
  • Embaucher du personnel multilingue afin de conseiller les touristes étrangers.
  • Veiller à proposer des gammes de vins diversifiées afin de pouvoir répondre aux goûts d’une clientèle variée.