36% des français avouent avoir déjà fait un burn-out au cours de leur carrière1. Un syndrome d’épuisement professionnel, dont les conséquences sont potentiellement graves. On parle de dépression, de stress post-traumatique et même de risque suicidaire.
Vous pensez que l’un de vos amis, collègues ou que votre conjoint en présente les signes avant-coureurs ? Ne soyez plus simple spectateur de sa détresse. Agissez au plus vite avant que le mal ne soit trop enraciné.
Découvrir le témoignage de Bénédicte Vital, consultante spécialisée dans les risques psychosociaux, interrogée par Danièle Crouzet, ex-dirigeante d’entreprise dans le secteur de la boulangerie :
Prévention du burn-out : attention à l’épuisement professionnel
Dans les faits, ce n’est pas le travail en lui-même qui pousse au burn-out, mais plutôt les conditions dans lesquelles on l’exerce comme l’absence de soutien, de confiance, le manque ou l’excès d’autonomie. Les risques de burn-out concernent tous les travailleurs, dirigeants comme salariés.
L’un de vos proches est en souffrance à cause de son travail ? Comment savoir s’il est en danger ? Quelques signes avant-coureurs peuvent vous mettre sur la voie. Par exemple, lorsqu’une personne d’ordinaire joviale va de moins en moins en pause-café, mange seul dans son bureau, lit dans son coin et/ou travaille de plus en plus. Son humeur, elle aussi, est sujette à des changements. La personne peut progressivement devenir cynique, irritable, distante.
Soyez vigilant : la conjonction de plusieurs de ces signes doit vous alerter !
Comment réagir pour éviter un burn-out ?
Lorsqu’une personne est en situation de souffrance au travail, elle est souvent dans le déni le plus total. Or, pour sortir de cette spirale infernale, il faut oser dire, oser parler. Vous pensez que votre conjoint, votre collègue est proche du burn-out ? D’abord, vous devez prendre conscience que les comportements négatifs observés sont liés au travail et non à vous. Et ce, bien qu’ils se répercutent sur votre vie personnelle dans le cadre de votre conjoint. Vous devez avant tout, vous protéger. Un fois ce phénomène compris, osez briser la glace. Pour cela, restez dans le factuel : parlez simplement de vous, en exprimant votre propre inquiétude.
Utilisez des phrases telles que : « Depuis un mois, je te vois beaucoup travailler et cela m’inquiète », par exemple. Tendez des perches. Votre interlocuteur peut alors vous entendre tout de suite et les saisir.
Toutefois, il peut aussi mal réagir et vous répondre de vous mêler de vos affaires… Des paroles frustrantes, qui ne doivent surtout pas vous décourager. Agissez par petites touches et faites-vous confiance. Ce qui compte, c’est la répétition de vos propos et la persévérance.
C’est seulement ainsi que vous pourrez aider l’autre à prendre conscience de ses problèmes.Ainsi, votre conjoint, votre collaborateur se sentira soutenu, aura la force d’agir et de vous confier ses difficultés. Dans ce cas, écoutez simplement, sans jugement et trouvez les relais suivant la situation : par un rendez-vous chez le médecin, à la direction de ressources humaines, association ou en sollicitant l’aide extérieure d’un psychologue, par exemple.
1 Source : enquête CFDT sur le monde du travail, mars 2017